Elève de 3e au collège Ariane, Stany Rayann Ampion-Essere s’est découvert par hasard un talent pour le slam, qui l’a mené au mois de mars dernier sur la scène de la Commanderie à Élancourt.
Son éloquence et son calme nous rappellent que nous sommes face à un être peu ordinaire. Né en République du Congo (Brazzaville) il y a 15 ans, Stany Rayann a rejoint son père en France, et plus particulièrement Guyancourt, à l’âge de 10 ans, en compagnie de sa mère, sa soeur et ses deux frères.
« Mon père était venu ici pour ses études. J’étais triste de quitter mes amis et le reste de ma famille. De plus, j’ai eu une petite frustration scolaire car là-bas, le 1er de la classe obtient une récompense. Quand j’ai dû partir de mon pays, j’étais 1er de ma classe mais je n’ai jamais pu recevoir mon dû », regrette le jeune homme.
Un devoir de Français comme déclic
Arrivé en CM2 à l’école Jean-Mermoz, Stany Rayann s’adapte tant bien que mal à sa nouvelle vie. Une chose ne change pas : sa volonté de réussir à l’école.
« J’estime que c’est important. Je ne sais pas encore ce que je veux faire plus tard mais je veux m’ouvrir le plus de possibilités possible. La seule chose dont je suis sûr, c’est que je ne suis pas un manuel », sourit-t-il.
Ce que l’élève de 3e n’avoue pas, c’est qu’il a peut-être déjà trouvé sa voie, à travers l’art du slam.
« Tout est parti d’un devoir de Français pour lequel notre professeur Juliette Beillard nous a demandé de rédiger un texte argumenté. Elle et les autres élèves m’ont dit qu’ils trouvaient mon texte très beau. Ça m’a donc convaincu de commencer à écrire des textes poétiques. L’idée du slam est venue naturellement car j’aime beaucoup parler sur une bande son et le phrasé de ce style musical me plaît beaucoup. »
Une première expérience sur scène aboutie
En même pas un an, Stany Rayann a déjà écrit une dizaine de textes.
« Ils traitent de différents sujets tels que les dictatures, les migrants, l’amour, ou encore la guerre », détaille-t-il.
La profondeur de ses écrits convainquent alors sa professeure de faire jouer ses relations afin que son élève puisse monter sur scène.
« Elle connaissait une personne, Antoine Faure-Tô, qui allait faire un spectacle sur la scène de la Commanderie à Élancourt. Elle lui a parlé de moi et il m’a proposé de faire sa première partie. »
Devant un public d’une soixantaine de personnes, le jeune Guyancourtois fais donc le 26 mars dernier ses premiers pas sur scène.
« C’était super. Le public était très sympa donc je n’ai pas eu trop peur. Ça me donne envie de recommencer. »
En attendant de renouveler cette expérience, l’habitant du quartier du Pont de Routoir ne compte pas se disperser. « Pour l’instant, mon objectif est d’avoir mon brevet. C’est ce qu’on appelle savoir garder les pieds sur terre.