Huguette Raspaut-Grondin et Anne-Laure Guyot font partie de l’équipe de l’IME (Institut Médico Éducatif) Alphée, qui oeuvre au quotidien auprès de jeunes atteints de troubles neurodéveloppementaux.
Aider des jeunes en situation de handicap à exploiter au maximum leurs capacités respectives. Telle est la mission que s’assignent au quotidien Huguette Raspaut-Grondin et Anne-Laure Guyot, respectivement professeure des écoles spécialisée et éducatrice spécialisée au sein de l’IME Alphée depuis 2009 et 2017.
« Après plusieurs années en tant que conseillère clientèle dans une banque, j’ai décidé de me reconvertir. Je me suis dirigée dans l’enseignement en 2001, en école maternelle dans un premier temps, puis en Rased (Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté). C’est par hasard que je suis entrée dans le champ du handicap. Je me suis vite passionnée pour la chose. J’ai donc suivi une spécialisation dans les difficultés cognitives en 2009, avant d’arriver à l’IME Alphée », détaille Huguette.
Des rôles complémentaires
De son côté, Anne-Laure a toujours eu les idées claires concernant son avenir professionnel.
« Dès l’âge de 15 ans, j’ai su que je voulais devenir éducatrice spécialisée. J’avais un cousin atteint de la Trisomie 21. J’ai donc été sensibilisée très tôt au handicap. Je me suis spécialisée dans la petite enfance et la détection précoce d’anomalies comportementales, avant de travailler dans un Institut médico-professionnel, un établissement pour adolescents handicapés. »
Si l’éducatrice et ses collègues axent leur travail sur l’acquisition des bases de la vie quotidienne des jeunes, afin qu’ils gagnent en autonomie et trouvent à terme leur place dans la société, la professeure leur délivre de son côté un enseignement adapté, notamment pour développer leur confiance en eux et trouver un travail pour certains d’entre eux.
« Nous travaillons bien sûr ensemble, les éducateurs m’accompagnant dans le cadre scolaire pour les apaiser et les aider à avoir une posture d’élèves. Je les fais travailler individuellement ou en petits groupes», précise Huguette.
Un projet stimulant
Le projet mené avec deux jeunes (voir dossier sur l’IME ALPHÉE) aura été un formidable exercice pour ces derniers.
« Ce projet avec l’équipe du Guyancourt magazine les a vraiment stimulé. Ils étaient un peu intimidés par l’objectif final de ce travail, mais ils étaient très heureux que la mairie s’intéresse à ce qu’ils font au quotidien », souligne Anne-Laure.
Rassembler leurs idées et décrire leurs centres d’intérêt aura été un très bon exercice, tout comme le fait de décrire la place qu’ils ont dans leur ville.
« Il a fallu leur montrer qu’ils avaient des capacités qu’ils ne soupçonnaient pas car ils ont très peu confiance en eux. Au final, ils s’en sont très bien sortis et ils peuvent être fiers », souligne Huguette.
Les deux collègues peuvent également légitimement ressentir ce sentiment. Malgré la situation sanitaire, qui aura notamment vu l’institut être contraint de fermer ses portes durant un moment, elles ont su mener ce projet à terme qui a permis la réalisation du dossier suivant, et offrir à ces deux jeunes une aventure humaine dont ils se souviendront longtemps.
Interview réalisée par Jean-Charles Lecourt pour le Guyancourt Magazine 556 – Décembre 2020