Aide-soignante et étudiante infirmière, la Guyancourtoise Meiggie Boa vit depuis deux mois cette épidémie de Covid 19 en première ligne.
Jamais elle n’aurait imaginé que son stage, qui devait débuter le 16 mars en tant qu’étudiante infirmière dans un cabinet libéral à Versailles, allait prendre une telle tournure. Face à cette crise du coronavirus, Meiggie Boa n’a pourtant pas hésité à enfiler ses deux casquettes : celles de stagiaire infirmière et d’aide-soignante, profession qu’elle exerce depuis maintenant dix ans.
« Dès que j’ai vu que le confinement se profilait et que les hôpitaux commençaient à être surchargés, j’ai proposé mon aide auprès de l’hôpital André Mignot (Versailles), dans lequel j’exerce régulièrement en vacation depuis 2015 en tant qu’aide-soignante. Dès le vendredi 13 mars dans la soirée, j’y ai donc commencé cette guerre biologique, si on peut appeler ça comme ça », se souvient-elle.
Un véritable marathon
Depuis, celle qui habite à Guyancourt depuis 2016 vit un véritable marathon.
«Les week-ends, je fais mes gardes de nuit à l’hôpital. Du lundi au vendredi, j’exerce dans le cadre de mon stage au sein du cabinet. Là aussi, nous avons évidemment été confrontés à des cas de Covid 19. J’accompagnais mes collègues infirmiers au domicile des gens, munis de protections. Le fait de travailler à l’hôpital en parallèle m’a permis de gérer plus facilement ces situations. »
À l’hôpital justement, passée l’appréhension des premiers jours, les professionnels de santé ont commencé à ressentir la fatigue, essentiellement psychologique.
« J’ai navigué dans plusieurs services. A chaque fois, les protocoles de sécurité étaient très stricts pour assurer la sécurité de chacun. C’était bien sûr nécessaire mais assez pesant. Les trois premières semaines de crise furent extrêmement intenses. Heureusement, des psychologues passaient régulièrement pour discuter avec nous. Cela faisait beaucoup de bien à certains collègues qui étaient parfois confrontés à plusieurs décès en très peu de temps. »
« Pas eu de cas grave dans mon entourage »
À la maison aussi, Meiggie s’astreint à un protocole très rigoureux quand elle revient du travail.
« Je suis maman d’une petite fille de 3 ans et je lui ai bien expliqué qu’il est interdit de me toucher avant que je prenne ma douche. Je me déshabille à l’entrée et je mets mes vêtements directement à la machine à laver. Je n’utilise également qu’une seule paire de chaussures pour aller travailler. »
Jusqu’à maintenant, sa rigueur lui a permis de ne pas tomber malade mais elle sait qu’elle n’est pas à l’abri.
« Plusieurs stagiaires infirmiers ont notamment été contaminés. Certains ont été hospitalisés. Mais heureusement, il n’y a pas eu de cas grave dans mon entourage. »
« Ne pas se relâcher »
Si le plus dur de la crise est derrière elle, la Guyancourtoise poursuit ses deux missions, en restant très prudente.
« Ça s’est calmé. Pendant un temps, personne n’arrivait à l’hôpital et d’un coup, plusieurs cas arrivaient. Mais depuis quelques jours, il y en a vraiment peu. Je m’inquiète tout de même de voir qu’à Versailles, il y beaucoup de monde dehors. Les gens à Guyancourt sont plus disciplinés. Il ne faut pas se relâcher», souligne-t-elle.
En attendant, elle se tourne vers ses examens de fin de 2e année (sur 3) d’école d’infirmière.
« Il faut que je révise maintenant. Les épreuves arrivent vite. Nous les passerons début juin sur une plateforme en ligne. »
Espérons que cette expérience l’aidera à atteindre ses objectifs. Elle le mérite amplement.