Malgré le confinement et avec une organisation différente, l’association d’aide alimentaire Bouche et Cœur poursuit ses missions auprès des plus démunis.

Une semaine… C’est le court laps de temps qu’il aura fallu à l’association guyancourtoise Bouche et cœur pour trouver les solutions nécessaires à la poursuite de ses missions auprès des personnes les plus fragiles.

« Parmi les 23 bénévoles qui œuvrent au sein de l’association en temps normal, beaucoup sont assez âgés. Nous ne souhaitions donc pas prendre de risques. Mais très vite, nous avons réussi à trouver un fonctionnement à quatre, en prenant un maximum de précaution pour notre santé et celle des accueillis. Pour continuer, il nous fallait notamment quelques hommes pour assurer la manutention », sourit Nicole Michel, présidente de l’association depuis huit ans.

« Tous équipés de gants »

Dorénavant, les bénéficiaires de cette aide alimentaire ô combien importante attendent donc leur colis dans la cour.

« Beaucoup d’entre eux viennent munis d’un masque. Je suis la seule à aller à leur rencontre. Ils me donnent leur sac que j’amène dans le local. Les trois autres bénévoles préparent les denrées et remplissent le sac. Une fois plein, je le remets à la personne concernée. De notre côté, nous sommes tous équipés de gants et je porte un masque . La Ville nous en a d’ailleurs offert en début de confinement. Ses agents prennent également de nos nouvelles chaque semaine et certains viennent nous  prêter main forte de temps en temps», détaille celle qui a également reçu l’aide de sa filleule durant ce confinement.

« Elle était venue de Nouvelle-Calédonie pour une formation mais est bloquée en Métropole depuis cinq semaines. Elle a donc souhaité venir nous donner un coup de main. »

« Parmi les rares structures à être ouvertes en ce moment »

Grâce à ces bonnes âmes et une logistique bien huilée, l’association réussit donc à mener à bien la mission qu’elle remplit depuis plus de 20 ans : offrir aux plus démunis des denrées de première nécessité : lait, farine, riz et pâtes, soupe, gâteaux, fruits et légumes, conserves…

« Nous faisons partie des rares structures de ce type à être ouvertes en ce moment. Nous avons donc beaucoup de demande et ça augmente chaque semaine. Nous recevons également beaucoup de nouvelles familles. »

Pour donner satisfaction à chacun, la présidente et un bénévole se rendent chaque semaine à la banque alimentaire d’Île-de-France.

« Nous obtenons une tonne de nourriture par semaine. C’est actuellement notre seul fournisseur. Les personnes y œuvrant sont vraiment sympathiques car elles nous octroient davantage que ce à quoi nous avons droit en temps normal. Les colis remis sont donc plus importants que d’habitude.»

« Petit manque de produits frais »

En outre, l’association s’est vue remettre des produits tels que du sucre ou du chocolat par de bonnes âmes guyancourtoises.

« Globalement, nous avons tout ce qu’il faut. Mais si certains veulent faire des dons, qu’ils n’hésitent pas, évidemment. Nous avons un petit manque de produits frais, notamment de yaourts. Dans ce cas, il suffit de venir durant nos permanences (lundis, mercredis et vendredis de 16 h à 19 h). »

Si l’association a gardé sa vocation cardinale, la présidente a un petit regret,

« celui de ne pas pouvoir échanger et discuter avec les personnes comme auparavant. Elles nous remercient énormément d’être toujours ouverts mais ce contact humain nous manque beaucoup. »