Discours prononcé par François Morton le 11 janvier 2024
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Député,
Madame la Sénatrice,
Mesdames et Messieurs les élus, Président, Maires, conseillers régionaux, départementaux et municipaux
Messieurs les représentants des forces armées, de la sécurité publique et civile,
Mesdames et Messieurs les représentants des établissements scolaires, des associations,
Mesdames et Messieurs les dirigeants d’entreprises, commerçants et artisans,
Mesdames et Messieurs, chères Guyancourtoises, chers Guyancourtois,
Je suis très heureux, avec l’équipe municipale, de vous retrouver pour notre traditionnelle cérémonie des vœux de Guyancourt. Alors que nous entamons l’année 2040, je tiens à vous adresser mes voeux les plus sincères. Je vous souhaite, à vous et vos proches, une année de joies, de santé et de réussites dans tous vos projets.
Oui, le temps file… Je nous revois encore travailler sur notre projet de Ville en 2024, il y a 16 ans : année des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris (Léon Marchand, l’ovni quadruple médaillé d’or, et qui a battu tous les records depuis !), de la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président et des changements de gouvernements à répétition, de la mort d’Alain Delon, de la 2e (et on espérait dernière !) élection de Trump, de mes 55 ans aussi … C’était il y a 15 ans mais j’ai l’impression que c’était hier.
« Guyancourt 2040 », c’était le nom de notre projet de Ville. Nous y sommes. Grâce aux Guyancourtoises et Guyancourtois, aux acteurs locaux, aux élus, nous avons pu bâtir ensemble notre Ville d’aujourd’hui,
- une Ville que nous avons souhaitée terre de liens, de transitions, de proximités, d’inclusions,
- une Ville garante d’un service public local qui, heureusement, a réussi à subsister avec de moins en moins de moyens et dans un monde où, petit à petit, le privé grignotait tout…
- une Ville qui a su s’adapter aux besoins des habitants, anciens comme nouveaux, jeunes comme moins jeunes.
Parce que j’ai voulu que ce projet nous rassemble et soit pleinement participatif, vous avez été invités durant toute une année à vous exprimer, contribuer, expliquer, proposer … petit flash-back de ce grand moment citoyen.
Un grand merci à tous les participants. Grâce à vous et à notre projet de ville, nous avons trouvé le chemin qui nous a permis de mener des réalisations structurantes pour la Ville et de relever des défis tout en maintenant nos équilibres fondamentaux.
Depuis 2024, nous avons réalisé de grands projets. Guyancourt s’est agrandie d’un nouveau quartier, les Savoirs, qui accueille maintenant ses 2000 logements familiaux à proximité directe d’une gare du Grand Paris express. Nous pouvons être fiers de ce quartier innovant dessiné par l’équipe Marniquet Aubouin et porté par l’EPA Paris Saclay. Vous l’imaginez bien : durant les 25 années de maturation et de mise en oeuvre du projet, les discussions ont pu être animées entre les différents acteurs. C’est normal, dans un projet d’une telle ampleur, que chacun défende ses intérêts.
Heureusement la raison l’a emporté et nous avons su trouver les bons arbitrages qui permettaient de respecter les équilibres de la Commune et les besoins des Guyancourtois, tels qu’ils les ont exprimés au cours de la concertation de trois ans lancée dès 2021 :
- Il n’était pas envisageable de construire plus de logements que prévu. Guyancourt reste une Ville de taille moyenne, où les équilibres entre bâtis et espaces verts sont préservés ; une ville mixte où chacun peut trouver à se loger, en étant propriétaire ou locataire, dans le parc privé ou social. Le quartier des Savoirs compte 50% d’accession libre à la propriété et 50% de logements sociaux, pour moitié en locatif social et pour moitié en accession aidée qui ont permis à des familles de la classe moyenne de devenir propriétaire. L’accession aidée est un dispositif que nous développons depuis longtemps, en essayant d’innover. C’était par exemple le cas avec la toute première expérience de Bail réel solidaire (BRS) à Villaroy, commercialisée en 2024, et livrée en 2025. 43 familles ont ainsi pu devenir propriétaires de leur logement (et non du foncier) à des prix plus avantageux que dans le privé.
- Pas acceptable non plus d’isoler les Savoirs du reste de la Commune, par une voie de circulation restée dense (l’avenue Léon Blum) ou par une gare routière implantée au beau-milieu du quartier. Les Savoirs font pleinement partis de Guyancourt, ce qui ne nous empêche pas (au contraire) de veiller sur tous les autres. Les services publics, les commerces, les loisirs, les mobilités qui y sont implantés sont complémentaires de ceux qui existaient à Guyancourt et ouverts à tous les Guyancourtois. Cette fluidité entre quartiers, cette nécessité de faire « Ville » était l’une de mes préoccupations et une des ambitions de notre projet de ville : nous y avons veillé et continuerons de le faire à l’avenir …
Un bel exemple de réussite est la Halle Piano ouverte depuis 2026 à tous les habitants : nous pouvons y trouver des offres de loisirs, de restauration et de divertissements qui, il est vrai, manquaient il y a quelques années dans la Commune, en particulier le soir et le week-end. - Il n’était pas concevable, enfin, de renoncer à la forte ambition environnementale que nous avions. Les lois de l’époque nous y incitaient mais le bon sens aussi.
Face au réchauffement climatique, nous nous devions de construire des espaces publics et des logements adaptés et bien isolés, maintenant la chaleur l’hiver et la fraicheur l’été, ombragés par les ilots de fraicheur au sein du quartier. Les enfants profitent d’une cour d’école végétalisée et l’ensemble des Guyancourtois peut utiliser le parc Marie Curie côté ouest et celui, plus naturel, des Clairières, à l’est. La gestion de l’eau du quartier a aussi été pensée pour préserver les ressources et nous avons travaillé très tôt, dès 2024, pour que soit mis en place un réseau de chaleur urbain permettant d’alimenter les bâtiments du quartier mais aussi au-delà. Et depuis la mise en place de la tarification sociale de l’eau potable, finalement acceptée par Saint-Quentin-en-Yvelines en 2025, après des mois de mobilisation avec le collectif EAU, les petits consommateurs ont vu leur facture baisser.
Bien sûr, ce qui a été pensé pour les Savoirs nous a inspirés pour les autres quartiers. Depuis de nombreuses années, Guyancourt accompagne la transition, avec un double objectif social et environnemental. Nous avons initié la réhabilitation de nos groupes scolaires et crèches : en commençant dès 2020 par Robespierre, Poulbot, puis les années suivantes, avec Fromont, Politzer, Delaunay, Morizot, puis Brassens, Poulenc. Les cours d’école ont été repensées avec le Conseil local d’éducation et les parents d’élèves, pour offrir aux enfants confort thermique et fonctionnalité.
Des ilots de fraicheur ont été aménagés dans la Ville, le plus souvent en co-construction avec les habitants. Je pense aux tous premiers :
- aux Saules. Le Groupe Action Projet Lewigue de l’époque a travaillé de nombreux mois, avec les services de la Ville, pour réaménager l’ancien bassin du même nom qui est devenu dès 2025 un véritable lieu de vie. Le béton a été cassé pour laisser place à la nature en ville.
- Je pense aussi à la place Jacques Brel, emblématique du quartier des Garennes, qui a été deminéralisée en 2024, grâce au travail conjoint du conseil citoyen, des élus et des équipes techniques de la Ville.
Deux exemples de participation citoyenne réussie qui ont abouti à la co-construction de projets utiles pour les habitants et pour l’intérêt général.
Accompagner la Transition, c’était aussi préserver nos terres agricoles. Un héritage précieux que nous devions « cultiver ». Nous l’avions compris de longue date. En 2018, la Ville est devenue propriétaire d’une partie des terres agricoles de la Petite Minière justement pour les préserver de toute urbanisation. Fin 2023, nous avons étendu le périmètre de protection foncière pour pérenniser la vocation naturelle et agricole de notre ceinture verte. Nous avons travaillé avec l’agriculteur en place pour aller ensemble vers une agriculture plus vertueuse. Sur les espaces déjà bâtis, à l’est, se sont installées des associations à vocation sociale : La Sauvegarde des Yvelines d’abord, puis au printemps 2025, les restos du coeur ont ouvert un jardin d’insertion qui fonctionne toujours parfaitement bien et s’est agrandi. Des employés en insertion professionnelle cultivent des fruits et légumes qui alimentent, en circuit court, les antennes locales des Restos du coeur, en faveur des plus démunis.
A l’ouest, la mosquée répond toujours à un besoin de nos concitoyens musulmans qui ne disposaient pas d’un lieu pérenne pour exercer leur culte. Les oppositions ont été rudes à l’époque et les obstacles nombreux. Des voix malintentionnées issues de la fachosphère se sont mêlées à celles de riverains légitimement inquiets. Il a fallu en 2024 que l’association revoit son projet, le limite à un seul bâtiment cultuel concentré sur une unique zone urbanisable. Il a fallu l’accompagnement de l’Etat tout au long du processus, toutes les vérifications techniques, juridiques et administratives nécessaires bien sûr. Il a surtout fallu du temps, comme à chaque fois dans ce type de projet, pour que les craintes initiales laissent place à l’acceptation.
Accompagner la Transition, c’était enfin sortir du « tout-voiture », encourager les mobilités actives et renforcer notre réseau de circulation douce. Pas facile dans une agglomération comme SQY, où la voiture a été dès l’origine « reine ». Cela passait par la mise en oeuvre des aménagements nécessaires, cyclables et piétons mais aussi par un gros changement des mentalités.
Là encore, l’aide des habitants nous a été précieuse. Je pense au travail précurseur du GAP « mobilités actives » pour inciter les Guyancourtois à privilégier leur vélo leur trottinette ou leurs jambes ; je pense aussi aux sensibilisations récurrentes faites par le Conseil municipal des enfants auprès des jeunes Guyancourtois.
L’arrivée de la ligne 18 du Grand Paris Express et de la gare de Guyancourt a aussi été un tournant, en incitant les usagers à utiliser les transports au commun plutôt que l’automobile. En favorisant le développement économique ensuite, elle a permis de rapprocher l’emploi de l’habitat. On peut citer par exemple l’entreprise japonaise JST, leader dans le domaine de la connectique qui, précurseur, s’est installée dès 2025 le long de la RD 91.
Les anciens Guyancourtois se souviennent probablement du chantier de notre gare, un chantier comme on en voit peu dans une vie : 2 800 mètres creusés à 10 mètres de profondeur par un tunnelier géant (le tunnelier « Awa », du prénom de la Guyancourtoise engagée Awa Camara). Il a fallu bien sûr repenser les interconnexions et renforcer le réseau de bus. L’aménagement de la gare du Grand Paris Express a contraint la SGP à abattre des arbres mais ceux-ci ont été replantés au triple, dont une grande partie à Guyancourt, comme nous le souhaitions. Replanter localement, ici, faisait totalement sens. Les arbres le long de l’avenue de l’Europe, devenue la RD91 dévoyée que l’on connait aujourd’hui, ont été replantés à l’identique. La Ville a aussi proposé à la SGP des terrains municipaux à la Minière, ce qui nous a permis de déminéraliser en 2025 un ancien terrain de tennis inutilisé et de renouveler la biodiversité. Certains se souviennent peut-être de la replantation par le conseil municipal des enfants du premier arbre de la parcelle. C’était en février 2025.
15 ans ont passé depuis l’élaboration de notre projet de Ville et pourtant une chose est restée intacte : c’est la dynamique humaine qui caractérise notre Commune. Cet état d’esprit, cette identité guyancourtoise partagée, ont perduré dans chaque facette de la vie locale.
C’est la volonté d’entretenir un cadre de vie de qualité au service du bien vivre ensemble.
C’est l’assurance de préserver un contact humain dans un monde qui s’est profondément transformé sous l’effet du numérique et de la dématérialisation. Certaines démarches peuvent se faire à minuit, depuis l’application Mon Guyancourt, mais d’autres nécessitent un échange avec des êtres humains.
C’est la conviction que l’avenir de nos enfants est une priorité de chaque instant.
C’est bénéficier d’une ville dynamique et solidaire. Et c’est votre intervention à toutes et tous qui rend cela possible : habitants, commerçants, artisans, bénévoles, entreprises, enseignants, jeunes, séniors … Je pense aux associations, qui sont le coeur battant de notre commune et méritent le soutien et l’implication de chacun d’entre nous :
- les structures caritatives et humanitaires, qui font œuvre de solidarité
- les associations généralistes, culturelles et sportives, qui répondent à des besoins de loisirs et renforcent le lien social.
C’est avec elles que se façonnent des émotions partagées…… Et quelle émotion, quels frissons nous avons vécus tout particulièrement en cette année 2040 ! ….. Ai-je besoin de les présenter et de rappeler leur parcours ? Nous les avons suivies, étape après étape, victoire après victoire, face aux plus grands clubs, face aux champions même… eh oui, elles ont fini par le ramener à la maison, ce trophée tant espéré ! Personne ne les attendait, nos féminines du Guyancourt Handball, et pourtant elles l’ont fait !
Cette victoire, c’est aussi celle de tous les clubs guyancourtois qui ne font pas que ramener des coupes et des médailles : ils enseignent à nos jeunes l’esprit d’équipe, la persévérance, la confiance. Ensemble, nous pouvons les applaudir.
Guyancourt ne serait pas non plus Guyancourt sans l’investissement permanent des habitants : à travers nos conseils citoyens, nos groupes actions projets, nos conseils d’usagers aussi. Les tout premiers ont vu le jour à partir de 2020. Ils ont été suivis par le conseil éducatif local, le conseil de l’établissement de l’école de musique en 2023, le conseil d’usagers des crèches en 2024. Guyancourt a fait de la participation de toutes et de tous un pilier de sa vitalité démocratique. Nous avons toujours la conviction que c’est en rapprochant la démocratie locale du quotidien des Guyancourtois, en co-construisant des projets avec les habitants, y compris avec celles et ceux qui sont les plus éloignés du débat public, que nous pouvons lutter contre l’individualisme et le repli sur soi. A Guyancourt, l’engagement continue d’avoir du sens, et nous sommes fiers de l’intérêt que suscitent toutes nos démarches participatives.
A travers elles, ce que nous voulons c’est répondre le plus fidèlement possible aux besoins des habitants, tout en garantissant l’intérêt général, qui doit impérativement rester le maître-mot de l’action publique municipale.
C’est le sens même des politiques publiques que nous menons et le sens du travail des agents public. Le service public local n’a de sens que dans la proximité avec les habitants. Les agents de la ville le savent. Ils travaillent avec professionnalisme pour répondre à vos interrogations, satisfaire au mieux vos attentes et faire face aux situations difficiles que vous pouvez parfois rencontrer. Ils savent mettre leur expérience à votre service. Au nom de vous tous, je tiens aujourd’hui à saluer leur travail.
J’ai toujours été saisi par l’attachement des Guyancourtois à leur Ville. Moi qui aie vécu ma jeunesse sur un autre territoire, je vous assure que ce n’est pas une évidence. Combien de jeunes ont grandi à Guyancourt, sont partis jeunes adultes, pour y revenir ensuite à l’âge mûr ? : fonder une famille, travailler dans l’une des nombreuses entreprises du territoire, profiter de notre vie culturelle et de notre cadre de vie privilégié… C’était d’ailleurs l’un des premiers enseignements de notre projet de Ville : la très grande majorité des habitants tiennent à leur Ville. J’en suis heureux et partage ce sentiment.
Je nous souhaite d’aimer notre Ville longtemps… et que dans 15 ans… en 2040… certes je serai dans la salle et non plus sur l’estrade… nous puissions encore regarder Guyancourt avec ces yeux-là …
Au nom du Conseil municipal, je vous présente, à vous et à ceux qui vous sont chers mes meilleurs vœux de santé, de bonheur, de solidarité.
Bonne année 2025 à toutes et à tous !
Mesdames, Messieurs,
Je ne saurais finir cette cérémonie des voeux sans quelques phrases solennelles. En effet, nous sommes le 11 janvier aujourd’hui. Il y a 10 ans jour pour jour, nous étions nombreux dans les rues parisiennes, entre République et Nation, à manifester notre résistance face aux odieux actes terroristes des 7, 8 et 9 janvier 2015.
Ces actes terroristes, vous le savez, ont fait 17 morts et de nombreux blessés. Le 7 janvier, au siège de Charlie Hebdo, l’équipe a été décimée pour avoir fait vivre une liberté d’expression qui nous est si chère. Un policier est intervenu, il a également perdu la vie. Le 8 janvier, une policière municipale a été exécutée dans le cadre de ses fonctions de protection de la population et le 9 janvier, 4 de nos concitoyens ont été assassinés parce qu’ils étaient juifs, simplement parce qu’ils étaient juifs.
Le 11 janvier 2015, nous étions Charlie dans les rues parisiennes. Etre Charlie, c’est défendre notre liberté d’expression, c’est résister à tous ceux qui s’attaquent à notre démocratie, c’est en garantir les valeurs. Encore et toujours, nous combattrons les totalitarismes, qu’ils soient politiques ou religieux.
Alors aujourd’hui, 11 janvier 2025, avec vous, je voudrais réaffirmer que, oui, Guyancourt est Charlie, encore et toujours et sans condition.