Profession Street artiste – Rast

RAST Villaroy

L’artiste Rast a réalisé un portrait géant du personnage de fiction Jack Sparrow lors de la fête de quartier de Villaroy. Entretien avec le grapheur.

Derrière une silhouette longiligne et l’air un peu timide se cache un jeune Guyancourtois talentueux qui manie la bombe de peinture avec style : “l’artiste Rast”.

« J’ai pris ce “blaze”, ce pseudonyme, car il y avait plusieurs Rast. C’est à 12 ans, en 6e, quand j’ai commencé le lettrage sur des cahiers, que je l’ai trouvé. Le R m’inspirait, c’est la première lettre de mon nom de famille. Je l’ai gardé par nostalgie », se souvient-il.

Le Guyancourtois explique ensuite que le street art tire son origine du monde de la rue et que de nombreux graffeurs gardent l’anonymat. Il raconte une jeunesse un peu chaotique, les premiers tags…

« Puis le graffiti m’a permis de canaliser tout ça et je me suis orienté vers les portraits. J’avais 14 ans et je faisais ça pour épater les filles. Il y avait deux murs d’expression tolérés à Voisins et à Saint-Cyr. Je partais dans tous les sens, je peignais même par terre, je voulais faire un truc différent. C’était trop démesuré, trop psyché et ça ne plaisait pas alors j’ai arrêté ».

Il reprend deux ans plus tard.

« Dans le graffiti, sur les grandes fresques où il y a des lettrages, je faisais le personnage. J’ai persisté et j’ai appris tout seul sur le mur avec mes propres techniques ».

Il continue jusqu’au bac puis fait une longue pause pour poursuivre ses études supérieures et travailler.

 

Vivre de sa passion

« À la fin de mes études, j’ai rencontré des graffeurs qui peignaient à Saint-Ouen. Je suis resté deux ans à parfaire mon style. J’ai participé à une fresque de 150 m à la gare de Saint-Denis avec 30 graffeurs », explique l’artiste Rast qui, alors qu’il travaille, prend la décision de vivre de sa passion.

« J’ai 27 ans et je vais tenter ma chance. Le graffiti, c’est toute ma vie, ça m’a canalisé. Ma mère m’a poussé dans cette voie ».

Inscrit à la Maison des artistes et un numéro de Siret dans ses cartons à dessin, le Guyancourtois se lance dans la démarche la moins simple pour un artiste : se vendre.

« J’ai peint une fresque à la gare de Saint-Cyr avec deux portraits de Charles Aznavour et un théâtre en trompe l’œil. J’ai aussi réalisé le portrait d’Alpha Blondy lors d’un festival de reggae, où il a joué près de Bordeaux », confie le street artiste.

Lors de la fête de quartier de Villaroy, il a peint le visage de Johnny Depp dans son personnage du pirate Jack Sparrow.

« Le portrait, je m’en sers pour m’exprimer avec une mise en scène. J’essaie de pousser pour que le rendu soit plus impressionnant. Je ne suis jamais satisfait, mais j’arrive à me dire stop ».

Parmi ses projets à venir, l’artiste Rast peindra prochainement la façade d’un immeuble à Viroflay. Souhaitons lui de poursuivre son rêve et de vivre son art.

 

Interview réalisée par David Houdinet pour le Guyancourt Magazine 541 – Août 2019

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