Les spécialistes de l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) réalisent un travail de fourmi pour protéger les insectes.
«Les insectes représentent trois quarts des animaux et il y a entre 40 et 50 000 espèces différentes en France ».
Samuel Jolivet, directeur de l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) en sait quelque chose. Entouré d’une vingtaine de salariés dont une équipe de scientifiques, ce passionné de libellules, oeuvre au quotidien pour protéger et faire valoir le rôle des insectes dans la biodiversité.
Les entomologistes de cette association cinquantenaire, basée à La Minière, font office d’experts dans la France entière. Leur savoir-faire est sollicité par le ministère de l’écologie pour élaborer des programmes d’action sur les espèces protégées.
En ce moment, les spécialistes sont mobilisés sur un plan national d’action pour les papillons de jour. En parallèle à cette mission d’intérêt général, ils réalisent un travail de fourmi lorsqu’il s’agit par exemple de faire des inventaires, en partenariat notamment avec le Muséum national d’Histoire naturelle pour les coléoptères.
« Les études sur les insectes demandent beaucoup de temps et mobilisent une connaissance entomologique très forte » indique Samuel Jolivet, ancien chargé d’études sur les insectes aquatiques.
Entre ses mains, un ouvrage en témoigne. Il s’agit de la liste rouge régionale des libellules qui recense les libellules menacées.
Des élevages d’insectes pour les écoles
« Nous faisons aussi de la formation professionnelle car la science des insectes est enseignée nulle part et pourtant elle concerne beaucoup de métiers ».
Elle peut servir dans le secteur de la recherche ou encore de l’animation. Sensibiliser le public et les jeunes générations à la préservation de la nature reste un enjeu de poids, d’autant plus dans un contexte où « les enfants ne vont plus dans la nature et sont scotchés sur leurs écrans » alerte le directeur de l’Opie qui mène des actions d’éducation à l’environnement dans les établissements scolaires.
« Certaines écoles de Guyancourt nous commandent des élevages d’insectes. Celui de Philosamia ricini : le bombyx éri (espèce de papillon) est particulièrement intéressant pour eux car son cycle de croissance est rapide, il s’étale sur 3 mois ».
Ainsi les enfants peuvent suivre les différentes étapes de la transformation de la chenille en papillon. La maison des insectes de l’Opie, autrefois à Guyancourt est désormais installée à Carrière-sous-Poissy, mais ses bureaux sont restés à Guyancourt.
Elle abrite une exposition d’insectes vivants et reçoit des familles et du public scolaire. En attendant, petits et grands peuvent d’ores et déjà observer les petits invertébrés au détour d’une rigole ou des étangs de la Minière où se développent pas moins de 30 espèces différentes de libellules, soit le tiers des espèces présentes dans l’Hexagone.