Lettre à Comé – Les élèves de CM1 de l’école Georges-Politzer

Cette année, des écoliers Guyancourtois et Béninois ont pris la plume pour correspondre. Précieuses à leurs yeux, les lettres échangées leur ont permis de découvrir un autre mode de vie.

P lus de 4 500 kilomètres les séparent. Ils n’ont ni la même vie, ni la même culture. En s’écrivant tour à tour des lettres, ils ont appris à se connaître et sont devenus amis. Yannis, Maël, Jade, Mohamed, Loucas, Julia, Shamssy et leurs camarades sont en CM1 à l’école Georges-Politzer.

Depuis cette année, ils correspondent avec des écoliers Béninois de la banlieue de Comé. Pour leur professeure, Nadia Missaoui, qui les a accompagnés dans l’aventure, l’objectif était d’élargir leurs horizons.

« J’ai reçu un mail de la mairie nous proposant de participer à des échanges avec le Bénin. Nous avons été deux enseignantes à nous lancer dans le projet, une professeure de CE2 et moi-même. Je voulais que les enfants s’ouvrent à autre chose et que nous créions une certaine fraternité même avec des personnes que ne connaissons pas ».

Une initiative soutenue par la Ville et le comité de jumelage de Guyancourt qui a financé les envois par l’intermédiaire d’un marché de Noël solidaire.

En décembre, un premier paquet de courriers arrive. Chaque élève reçoit une lettre écrite à son nom, personnalisée avec des dessins et des mots gentils. Puis, les Guyancourtois écrivent en retour.

« Les Béninois sont très affectueux » souligne Nadia, qui correspond elle-même avec le professeur.

Au fur et à mesure, un lien d’amitié nait entre les enfants.

« Leurs lettres sont importantes car elles viennent de loin. C’est comme si c’était un trésor » confie Brooke, avant même que Jade n’ajoute : « elles viennent du coeur ».

Un serpent comme animal de compagnie

« On a appris comment ils vivent, ce qu’ils font à l’école et en dehors » explique Yannis. «Ils étaient curieux des deux côtés » complète Nadia qui a emmené sa classe en début d’année à la médiathèque.

Les enfants ont développé leurs connaissances sur le Bénin au travers d’ateliers avant de prendre la plume. Chaque lettre reçue a un parfum
de nouveauté et de découverte.

« J’ai appris qu’ils vivaient avec les serpents. Ils adorent les serpents, ils sont en liberté là-bas » explique Loucas.

« Ils n’ont pas la même monnaie ! »  s’exclame Jade.

« Mon correspondant m’a dit que son animal de compagnie était un cobra » souligne Mohamed.

Au fil des échanges, les enfants se familiarisent avec un autre mode de vie. Du haut de leurs dix ans, ils prennent conscience que la vie des Béninois n’est pas toujours rose et que le simple fait de se rendre à l’école peut être compliqué pour leurs correspondants. Certains d’entre eux parcourent des kilomètres à pied.

« Mes élèves étaient très surpris car au départ il y avait quarante-sept inscrits à l’école de Guézin avec laquelle nous correspondons et seulement vingt-cinq ont pu venir à l’école ».

Les jeunes Guyancoutois gardent un très bon souvenir de cette expérience. Et à la question, est-ce que vous voulez recommencer l’année prochaine ? Ils ont répondu, sans la moindre hésitation : « oui ! ».

 

Interview réalisée par Sarah Ferreira pour le Guyancourt Magazine 540 – juin 2019

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