Guy Brochot a connu Guyancourt pendant la guerre et s’est investi sans relâche dans la vie associative. Il reste très attaché à la ville et notamment au club de football.
Le 22 septembre dernier, Guy Brochot était aux côtés d’habitants, du Maire et d’élus, pour saluer le courage de la 2e division blindée qui a libéré Guyancourt en 1945. Ce moment où les soldats ont emprunté la route de Dampierre avant d’arriver sur la place de l’Église, il s’en souvient encore.
Cet ancien chaudronnier a passé son enfance et son adolescence à Guyancourt. Peu avant que la Seconde Guerre Mondiale n’éclate, son père est appelé au front.
Dès lors, « nous sommes partis rejoindre des proches en Bretagne avec ma mère et mes sœurs car nous ne connaissions personne ici. À notre retour, notre maison était occupée par les allemands » raconte Guy, alors âgé de 5 ans.
La famille est relogée dans une autre maison avant de s’installer place de l’Église. La guerre bat son plein et les 500 habitants vivent dans une atmosphère pesante.
« À partir de 1943, il y a eu beaucoup de bombardements la nuit. Ils envoyaient des bombes qui ressemblaient à des sortes de grappes de raisin et qui éclairaient tout. On y voyait comme en plein jour ! ».
Les souvenirs remontent à la surface et les images défilent jusqu’au jour de la libération de Guyancourt.
« Nous l’avions senti venir car trois jours avant on voyait les chars des soldats allemands qui quittaient la place de l’Église. Je me souviens que l’un deux était tombé en panne dans le bas de Bouviers. Il avait été laissé à l’abandon. On était monté dedans. On grimpait dessus, on était heureux ! » raconte l’octogénaire, les yeux plein de malice.
« On était libres ! »
La joie éclate le jour où les soldats de la deuxième division blindée du maréchal Leclerc débarquent, « tout le monde était sur la place ! On était libre ! On s’embrassait ! On chantait ! Je ne sais pas si on réalisait vraiment ».
La vie quotidienne reprend et avec elle, les activités associatives. Guy, passionné de football s’inscrit à l’Étoile Sportive de Guyancourt. À l’aune de ses 20 ans, l’ombre d’une autre guerre plane
sur son destin. Il est mobilisé pour partir en Algérie. Ce passé a fait de lui un homme toujours soucieux de perpétuer le devoir de mémoire. Membre de l’Arac (association d’anciens combattants), il est présent à chaque cérémonie organisée par la Ville, comme celle du 11 novembre dernier.
« Son cœur est à Guyancourt » confie son épouse. Il n’y a pas seulement grandi, il s’y est aussi investi. À son retour d’Algérie, il décide de reprendre en main l’Étoile Sportive de Guyancourt.
Peu à peu, il donne de son temps, monte des équipes, entraîne les plus jeunes, jusqu’à diriger l’association de football, dont il est aujourd’hui le vice-président, à 84 ans.
Interview réalisée par Sarah Ferreira pour le Guyancourt Magazine 545 – Décembre 2019