Changer les regards sur le handicap – Cécile Saboureau

Cécile Saboureau, sportive de haut niveau amputée de la jambe droite est l’exemple même du dépassement de soi. La Guyancourtoise de 36 ans souhaite se qualifier pour les Jeux Paralympiques de 2020.

Cécile Saboureau dit très clairement : « J’assume le regard des autres ». Pour le comprendre, il suffit de la croiser à l’Hôtel de Ville, vêtue d’un short qui laisse voir la prothèse d’alliage et de carbone qui remplace sa jambe droite.

« J’étais cavalière professionnelle et j’ai remporté de nombreux championnats de France en saut d’obstacles entre 12 et 20 ans »

C’est à cet âge qu’elle est victime d’un accident de voiture.

« J’ai passé plusieurs mois à l’hôpital et dans des centres de rééducation. Un jour, je suis allée voir le chirurgien et je lui ai demandé quel type de prothèse j’allais porter », se souvient Cécile, bien décidée à reprendre l’équitation à cette époque.

« Je suis remontée à cheval et j’ai gagné un championnat de France de jumping. Comme ça n’est pas reconnu comme discipline paralympique, j’ai continué la compétition face à des cavaliers valides sur des obstacles de 115 à 120 cm ».

Parallèlement Cécile a géré des centres équestres et obtenu un diplôme d’éthologue équin au haras de la Cense à Rochefort en Yvelines.

« J’ai travaillé avec des chevaux difficiles et rétifs et puis j’ai eu envie de changement. Mais je reviendrai sans doute un jour à ma passion », confie-t-elle.

Championne de paratriathlon en deux mois

Pour aider d’autres personnes accidentées et pour changer le regard sur le handicap, Cécile Saboureau est ambassadrice pour Ottobok, le fabricant des prothèses qu’elle porte.

« L’objectif, c’est de communiquer sur l’amputation et de montrer qu’il existe de nombreuses solutions. C’est de dire : oui j’arrive à faire ça car il y a du matériel adapté et des appareilleurs qui peuvent vous aider ».

Elle décide de se lancer dans le triathlon l’été dernier. En septembre, Cécile gagne le championnat de France à Gravelines.

« La complexité de ce sport m’a plu. Je me suis inscrite au Triathlon Club de Saint-Quentin-en-Yvelines en novembre et en décembre, j’étais sélectionnée en équipe de France ».

Cécile Saboureau a depuis suivi des stages de préparation et se rêve championne paralympique.

« J’aimerais participer à Tokyo 2020. Pour y arriver, je dois faire partie des 8 premières mondiales et je suis actuellement 13e ».

Elle aura l’occasion de remonter dans le classement en participant à une coupe du monde à Besançon en juin prochain.

« Au TCSQY, je suis coachée par Sébastien Argentin, j’ai plusieurs entraînements de natation chaque semaine à la piscine de Guyancourt, plus la course à pied et le cyclisme au vélodrome. Mais il faudrait que je puisse augmenter la cadence », explique l’athlète.

Entre son travail pour une grande enseigne d’équipement sportif, ses entraînements et ses séances d’appareillage, elle manque de temps et doit aussi chercher des sponsors.

« Je suis dans le creux de la vague, mais il faut tenir » conclut Cécile Saboureau qui tiendra… son regard le dit.

 

Interview réalisée par David Houdinet pour le Guyancourt Magazine 539 – mai 2019

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