Association ADESDA – Surdité : pour l’égalité des chances

L’association ADESDA, composée de parents bénévoles et de professionnels, accompagne des enfants et des jeunes sourds dans leur scolarité. L’équipe a fait de l’égalité des chances son cheval de bataille.

«Ce n’est pas parce qu’on a un handicap qu’on doit nous fermer des portes ».

Clémence Soulez, cheffe de service à l’ADESDA, ouvre chaque jour des horizons aux jeunes sourds. Elle accompagne plus d’une trentaine d’entre eux, de leur entrée au collège jusqu’à l’université.

« L’idée est qu’ils puissent avoir accès aux mêmes formations et orientations que les autres enfants ».

Une volonté partagée par tous, au sein de cette association, créée par un noyau de parents bénévoles.

« Cette année, nous avons quatre bacheliers dont l’un est en prépa ingénieur ! »

se félicite Karine Gratecap, présidente de l’ADESDA et maman d’un petit garçon pris en charge par les équipes, réparties sur trois sites (Trappes, Poissy et Guyancourt) et se partageant différentes catégories d’âges. Au total, elles accueillent 116 enfants âgés de 0 à 20 ans. Le site guyancourtois est dédié aux élèves scolarisés dans le secondaire.

« Nous travaillons en partenariat avec des professionnels » précise Karine.

Médecins, orthophonistes, psychologues, éducateurs spécialisés, psychomotriciens… ont été recrutés par l’association.

« Tous concourent à la réussite scolaire, nous travaillons aussi avec la Maison Départementale des Personnes Handicapées et l’Éducation Nationale ».

Les membres de l’ADESDA interviennent dans les crèches, les écoles, les collèges et les lycées pour apprendre aux enfants « à construire leur langage oral : donner du sens à ce qu’ils entendent et s’exprimer oralement. »

Un handicap invisible

« Nous nous heurtons soit à des préjugés, soit à des difficultés d’inclusion. La surdité est un handicap invisible. Pour les enfants, c’est compliqué. On ne prend pas forcément en compte leurs difficultés à l’école », explique la présidente.

La crise sanitaire n’a rien arrangé car le port du masque a compliqué la lecture sur les lèvres. L’association a alors investi dans des masques transparents (masques inclusifs). Ce nouvel équipement a été un soulagement pour les collégiens et les lycéens et facilitent, entre autres, leurs séances avec les orthophonistes. Sensibiliser les enseignants Les bénévoles de l’ADESDA ne baissent pas les bras face aux difficultés rencontrées au quotidien par les jeunes malentendants.

« Il y a un côté militant. Ce sont des parents qui épousent la cause », confie Hélène Prevot, directrice des établissements.

Une cause à laquelle la Ville reste sensible. En témoigne la cérémonie des voeux 2020, traduite en langue des signes.

« Nous étions très contents qu’un élu soit dans cette démarche  d’ouverture et d’inclusion. Cela devrait être le cas partout ! », lance Karine qui milite pour que la LSF (Langue des signes) soit « reconnue comme une épreuve à part entière au bac ».

Selon elle, le Français est quasi une langue étrangère pour les enfants sourds et les enseignants ne s’en rendent pas forcément compte. De son côté, Clémence Soulez sensibilise les professeurs à ce handicap dans les classes.

« L’ADESDA se veut un lieu ressource. Les familles peuvent venir, nous les accueillerons pour les écouter ou les orienter vers un professionnel. Le médecin ORL de l’ADESDA peut également faire des tests d’audition en cas d’inquiétude sur une éventuelle surdité », conclut Hélène Prevot.

La porte reste ouverte.

Interview réalisée par Sarah Ferreira pour le Guyancourt Magazine 554 – Octobre 2020

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