Randonnée des Journées du Patrimoine 2023 : entre nature et histoire

BALADE PATRIMOINE

Connaissez-vous la différence entre la Batterie de Bouviers et la redoute ? Savez-vous qu’un aviateur australien s’est crashé à Guyancourt ? Que par le passé, on s’est baigné dans les étangs de la Minière ? Explorez le patrimoine historique de Guyancourt à travers les traces laissées par les grands conflits du XXe siècle, puis évadez-vous en traversant les espaces naturels de la Minière.

Ce parcours de 10 km s’adresse aux amoureux de la marche à pied. Les coureurs pourront également l’adopter pour leur running.


Informations pratiques

  • Thème : Patrimoine, Nature
  • Quartiers : Centre-ville, Minière.
  • Distance : 10 km
  • Durée : 3h
  • Point de départ/d’arrivée : Monument aux morts, place Victor Schoelcher
  • Public : bons marcheurs

Les points d’arrêts


Itinéraire

Voir en plein écran

 

La réalisation de monuments aux Morts à l’issue de la Première Guerre mondiale est un phénomène d’une ampleur exceptionnelle. Il exprime un sentiment de reconnaissance, d’honneur et de dette envers les 1 450 000 victimes des combats.

A Guyancourt, l’édification d’un monument aux morts est décidée dès 1919. Mais son coût est élevé. Le village opte d’abord pour une plaque commémorative, inaugurée le 24 juillet 1921 (aujourd’hui visible au cimetière).

Photographie représentant le monument aux morts, un homme lit un discours devant la foule réunie pour l'inauguration
Inauguration du Monument aux morts, 1927 (coll. privée Pétré)

Le monument aux morts que nous connaissons est financé par un généreux donateur : M. Paul Besnard, propriétaire de la grande ferme de Châteauneuf et d’une vaste propriété agricole en Algérie. Quant au terrain, il est donné par Mme Marie Alexandrine Chachoin. Le dimanche 19 juin 1927, le monument aux morts peut enfin être inauguré en grande pompe.

Deux plaques portent les noms des soldats Guyancourtois morts : ils sont classés par ordre alphabétique et sans mention de leur grade, pour exprimer l’égalité et le civisme républicain.

 

Pour en savoir plus, consultez la Fiche patrimoine – Monument aux morts Guyancourt.

Tombe blanche, fleurie, de l'aviateur australien Tom Dellar
Tombe de Tom Dellar, pilote australien

Sous une tombe blanche et discrète gît le corps du pilote australien Tom Dellar.

Engagé dans la Royal Air Force, il décolle d’Angleterre avec son équipage pour une mission de largage de tracts au-dessus de Nantes. Mais perdu sur le trajet du retour, l’avion se retrouve à court de carburant. Tom donne alors l’ordre à son équipage de sauter en parachute. Lui-même et son navigateur, Murray Davis, restent à bord.

L’avion s’écrase à Guyancourt le 12 juin 1943. Tom Dellar meurt sur le coup à l’âge de 25 ans. Murray Davis survit et est secouru par la résistance locale. Il décèdera quelques mois plus tard en tenante de rejoindre l’Espagne. Le reste de l’équipage est fait prisonnier par les forces allemandes et seul l’un d’eux parvient à s’échapper.

Photo en noir et blanc de Tom Dellar, en uniforme de la royal air force australienne
Tom Dellar

Aujourd’hui, la tombe est entretenue par la Commonwealth War Graves Commission, une structure responsable du dénombrement, de l’identification et de l’entretien des tombes des soldats des forces militaires des États du Commonwealth tombés lors des deux guerres mondiales.

La source de la Bièvre est surnommée la « fontaine des Gobelins », du nom de la célèbre manufacture de tapisserie des Gobelins installée depuis le XVe siècle sur ses rives. Elle est la source « officielle » de la rivière Bièvre, cette dernière étant également alimentée par des petites sources et des eaux de ruissellement en amont.

Dessin au crayon de la fontaine des Gobelins
Fontaine des Gobelins, dessin de Jacques Rondeau

La Bièvre joue un rôle économique car de nombreux artisans et industries textiles utilisent son eau pure et calcaire. L’un d’eux est Christophe Oberkampf qui, en 1760, installe à Jouy-en-Josas sa célèbre manufacture de toiles peintes.

Principale source d’eau potable pour les habitants de Bouviers, la Bièvre est un trésor pour la commune et l’objet de toutes les attentions. Ainsi, en 1893, la municipalité décide :

En complément du drainage ayant pour objet d’alimenter les lavoirs de Bouviers, il serait utile de couvrir la fontaine des Gobelins et de modifier le mode actuel d’écoulement du trop-plein [par l’installation d’une pompe]. Il serait bon qu’il fût impossible aux enfants inconscients, aux étrangers ignorants, aux rôdeurs malveillants ou aux chiens altérés, de troubler, de salir ou de contaminer la seule eau potable que la commune possède.

Malgré tout, les multiples activités de blanchisserie, de teinture, de tannage… déversent dans la rivière des produits polluants et des immondices. Surexploitée, la rivière est progressivement recouverte et termine sa course dans les égouts de Paris. Depuis quelques années cependant, des efforts sont faits pour la réhabiliter.

 

L’existence des étangs de la Minière est attestée dès le XVIIe siècle. Leurs noms et leurs formes évoluent sur les cartes au fil des siècles, selon les usages qui en sont fait.

Sous Louis XIV, les étangs sont intégrés à un large système hydraulique destiné à apporter l’eau aux bassins du château de Versailles. Puis avec la Régence, le système hydraulique est délaissé car il n’y a pas assez de débit : les étangs s’envasent, des marécages se forment. Des trois étangs du Moulin Renard, Braque et du Val, seul ce dernier perdure sous le nom d’étang du Val d’Or.

Empreinte des futurs étangs sur une vue aérienne de 1949 (Droits : Daniel Moreau)

La réhabilitation des étangs de la Minière a lieu dans les années 1960, époque à laquelle ils vont prendre leur forme actuelle. L’ingénieur des Eaux et Forêt, Paul Kerjean, redéfinit le tracé des étangs par d’importants travaux de déboisement et de régulation des eaux en profitant des déblais de la ville nouvelle en construction. La consolidation des étangs est d’ailleurs financée en partie par la taxe demandée lors des dépôts. Elle s’est poursuivie avec le soutien des élus de la Ville Nouvelle pour le recalibrage de la rivière.

Photographie d'enfants et de parents se baignant dans l'étang de la Minière, le long d'une plage.
La plage à la Minière (coll. privée Dumetz)

De 1966 à 1977, l’étang central, appelé « La Baignade », est aménagé en plage gérée par un syndicat intercommunal (réunissant Saint-Cyr et Guyancourt). Le Centre des sources de la Bièvre accueille les baigneurs et les amoureux des sports nautiques de toute la région. Le centre est finalement fermé en 1978, à cause de la pollution des eaux.

La vallée de la Bièvre est classée depuis 2000, et protégée contre toute atteinte grave. La gestion des étangs et de la Bièvre est confiée au SIAVB, le Syndicat intercommunal pour l’Assainissement de la Vallée de la Bièvre.

 

Espace voutée en pierre, à l'abandon.
Une pièce de la redoute avant son murage (2008)

La redoute du ravin de Bouviers fait partie d’une ligne de fortification protégeant Paris.

Après la défaite contre la Prusse, le Général Séré de Rivières, directeur du service du Génie au sein du Ministère de la Guerre, propose de moderniser le système de fortification français. De nouveaux forts, batteries et redoutes viennent protéger les frontières et les côtes françaises, ainsi que la capitale.

La redoute construite dans le ravin du hameau de Bouviers fait partie d’un ensemble de fortifications ceinturant Paris. De dimension modeste, elle accueillait un armement de 6 pièces d’artillerie de rempart, pointés en direction du plateau de Satory. Le fossé en forme de lune la protégeait en cas de contournement par les ennemis.

Il y a souvent confusion entre ce bâtiment et la batterie de Bouviers. D’ailleurs la rue qui entoure la batterie est nommée « rue de la redoute ». Voici un moyen mnémotechnique pour ne plus vous tromper : le mot redoute vient de l’italien ridotto (réduit) et désigne donc une fortification de plus petite taille !

 

Un char roule dans une rue avec un soldat assis dessus, des enfants passent devant avec un bouquet de fleurs
Un char de la 2e Division blindée du général Leclerc (coll. privée L. Pétré)

Le 6 juin 1944, les armées américaines, britanniques et canadiennes débarquent en Normandie. La 2e Division Blindée du Général Leclerc débarque, elle, le 1er août. Les armées remontent le long de la Manche et se dirigent vers Paris. La 2e DB atteint Dampierre le 23 août : elle est à 9km de Guyancourt, où les soldats de la Wehrmacht, qui occupent surtout l’aérodrome, interdisent aux habitants de sortir de chez eux.

Ce 23 août, 3 membres des Forces Françaises de l’Intérieur sont chargés d’une mission : ils doivent effectuer la liaison entre la 2e DB et les résistants. Ils font route dans un véhicule arborant l’emblème de la Croix-Rouge lorsqu’ils sont interpellés par des Allemand au passage à niveau, au nord de Bouviers. Les soldats trouvent une grenade cachée sous le siège conducteur, interpellent les passagers.

Capturés, les trois hommes sont emmenés à l’ouest, au Bois Robert, pour être fusillés. L’un d’eux parvient à s’échapper de justesse, les deux autres hommes sont exécutés.

Stèle en pierre
Stèle d’Allviger et Lanot en 2010

Ils s’appelaient Jean Roger Allviger et Jean Lanot, ils avaient 25 et 22 ans. Le lendemain, 24 août 1944, Guyancourt était officiellement libérée de l’occupation allemande. La stèle rappelle ce tragique événement et une rue de Guyancourt porte leurs noms.

Photo aérienne du fort du Haut-Buc en 1914
Fort du Haut-Buc, 1914 (Musée de l’air, Buc)

Comme la redoute du ravin de Bouviers, la Batterie fait partie du système Séré de Rivières. La batterie est construite en 1879. Placée à l’extrémité du plateau de Saint-Cyr, elle restreint le passage entre les forts de Haut-Buc et de Saint-Cyr, interdisant l’accès à la vallée de la Bièvre.

La Batterie est entourée d’un fossé équipé d’un pont levis et l’édifice est recouvert d’une épaisse couche de terre afin de se protéger des tirs ennemis. Les canons sont placés à l’air libre sur ces toits. L’architecture intérieure est semblable à celle des autres forts bâtis par Séré de Rivières : la vie militaire se déroulait dans des casemates, des chambres voûtées. L’autonomie des soldats est assurée par des réservent de vivres, de poudre, et l’eau provient directement d’une source située sous le bâtiment.

Parmi les troupes qui sont affectées à la Batterie de Bouviers à la fin du XIXe siècle, on trouve le prince Roland Bonaparte. Il sert comme sous-lieutenant dans l’infanterie jusqu’en 1886, date à laquelle une loi interdit aux membres de familles ayant régnées sur la France de servir dans l’armée. Il devient alors un géographe et botaniste célèbre.

Pendant la Première guerre mondiale, la Batterie sert d’abord de base arrière pour les troupes, en concentrant les hommes mobilisés. Une défense anti-aérienne y est ensuite implantée. Mais, dépassée technologiquement, la Batterie et ses consœurs sont déclassées. En 1932, le bâtiment est loué à l’entreprise Hispano-Suiza.

La suite de l’histoire vous est racontée par les bornes audio-guide placées aux deux entrées du bâtiment.

Borne audio-guide

 

 

 

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