Saxophoniste professionnel, Didier Forget allège le quotidien de son voisinage confiné, en jouant chaque soir à ses voisins les morceaux de leur choix.
Chaque soir, c’est le même refrain pour son voisinage du quartier des Saules. Les partitions changent, mais le rituel reste immuable depuis le début du mois d’avril pour le saxophoniste guyancourtois Didier Forget.
« Dès le début du confinement, j’ai commencé à répéter chez moi, évidemment davantage qu’auparavant. Une voisine qui m’entendait jouer m’a contacté et m’a demandé si je pouvais interpréter un morceau sur la terrasse de mon appartement. J’ai tout de suite accepté et j’ai décidé de faire ça de manière informelle à 20h, au moment où les gens sortent pour applaudir les soignants. » L’idée était née.
« Les styles de musique proposés sont très éclectiques »
Devant l’enthousiasme de son public, celui qui habite à Guyancourt depuis 2008 décide d’y ajouter une note participative.
« Etant assez timide, je ne voulais pas être intrusif au début. Mais le succès rencontré par l’initiative m’a donné l’idée de pérenniser ce moment, en proposant chaque soir un mini-concert composé de deux ou trois morceaux. J’ai donc souhaité faire participer les gens en créant une adresse mail happyetconfine@gmail.com, qui leur permet de me soumettre ce qu’ils souhaitent écouter. »
Le répertoire change donc chaque jour au gré des demandes. Il y en a pour tous les goûts.
« Les styles de musiques proposés sont très éclectiques, souvent de la chanson française ou de la pop internationale. J’y ajoute des morceaux issus de mon répertoire de prédilection, le jazz et la bossanova, que je souhaite faire découvrir, car il est souvent méconnu du grand public. »
« Offrir aux gens un moment de la légèreté »
Jusqu’au confinement, Didier connaissait un joli succès en accompagnant la chanteuse Faby Medina.
« Ce fut un petit coup dur car nous nous avions la chance de nous produire énormément », regrette celui qui a découvert sa passion pour la musique très jeune, en jouant les génériques d’émissions de télévision sur son petit piano.
« J’ai aujourd’hui 56 ans mais j’ai toujours cette âme d’enfant quand je joue », sourit-il.
C’est donc avec enthousiasme que le musicien travaille chaque jour de nouveaux morceaux.
« Même s’ils sont pour la plupart très connus, je ne les avais pas forcément joués dans le passé. Je me plonge donc à chaque fois dans les partitions pour être à la hauteur. L’objectif est d’offrir aux gens un moment de légèreté. »
Ecouté par des habitants d’autres résidences
Le moins que l’on puisse dire, c’est que son public âgé de 7 à 77 ans ne s’y trompe pas, un grand nombre de spectateurs tapant régulièrement dans ses mains ou avec des casseroles pour marquer le rythme.
« Ce qui est drôle, c’est que des habitants d’autres résidences m’entendent également. Certaines personnes m’interpellent notamment quand je me balade, pour une heure maximum évidemment, pour me demander si c’est moi le musicien qu’ils entendent chaque soir. D’autres viennent même quelques minutes dans le jardin intérieur de la résidence pour m’écouter de plus près. C’est vraiment très sympathique. »