Rassemblement citoyen

Discours prononcé par François Morton le 3 juillet 2023


Mesdames, Messieurs,

Merci d’être présents ce midi pour ce rassemblement citoyen qui s’est décidé hier, à l’appel de l’Association des Maires de France.

Si la nuit dernière a semble-t-il été plus calme partout en France, nous avons néanmoins franchi un nouveau cap dans la violence :

  • Une tentative de meurtre sur un Maire et sa famille, à l’Haÿ les Roses, dans la nuit de samedi à dimanche. Une voiture bélier a été projetée sur son domicile privé, suivie par des tirs de mortiers nourris visant à blesser, voire à tuer.
  • Un jeune sapeur-pompier décédé hier en tentant d’éteindre un incendie, probablement criminel, dans un parking souterrain à Saint-Denis. Il s’agit du premier décès depuis le début de ces violences urbaines.

Comme de nombreux Maires, je pense qu’il est de notre responsabilité d’élu local d’appeler au calme. Notre Ville de Guyancourt n’a pas été épargnée par les actes de violences. Elle a été maltraitée, çà et là défigurée.

Et je tiens d’ailleurs à remercier l’ensemble des agents communaux qui ont répondu présents. Dans ce contexte particulièrement difficile, notre Ville peut compter sur leur mobilisation exceptionnelle pour atténuer autant que possible les conséquences sur le quotidien des habitants. De jour comme de nuit, ils travaillent au-delà de leurs missions pour sécuriser les circulations et nettoyer l’espace public. Un très grand merci à eux !

Merci aussi à toutes les forces de sécurité, polices et pompiers, qui sont en première ligne face aux violences, en risquant leurs vies pour assurer l’ordre public dont ils ont la mission.

 

Il nous faut absolument trouver les voies de l’apaisement :

  • Punir les auteurs de violences. Aucune impunité ne doit être permise. Laissons à la justice le temps de faire son travail.
  • Réussir à parler aux très jeunes auteurs de violences (un tiers sont mineurs). C’est un constat qui doit nous interroger collectivement, qui m’interroge moi, ancien enseignant spécialisé. Des gamins perdus, j’en ai croisés. Mais dans le désespoir de situations sociales ou familiales compliquées, il y a aussi des chemins à construire, des opportunités à saisir.
  • Reconstruire notre pays, matériellement bien sûr, mais aussi socialement. Ces nouvelles violences urbaines sont symptomatiques d’inégalités profondes. Ne fermons pas les yeux. S’attaquer aux écoles, aux bibliothèques, aux maisons de quartier, aux commerces de proximité, c’est s’attaquer soi-même. C’est pénaliser celles et ceux qui en ont besoin. C’est briser le travail de celles et ceux qui se sont investis dans les quartiers de nos villes. C’est ôter durablement le travail de celles et ceux qui y étaient employés.

C’est aussi se résigner à la situation de départ. C’est même l’empirer. C’est s’isoler.

Dans les villes, nous agissons pour favoriser le vivre-ensemble, permettre l’accès aux services publics, quels que soient les situations individuelles, viser l’épanouissement de toutes et tous. Nous ne pouvons pas effacer les inégalités sociales, mais nous pouvons les réduire.

Pour cela, notre République doit massivement investir dans l’éducation. On demande beaucoup à l’école, mais sans jamais lui donner les moyens. Nous les réclamons depuis tant d’années, depuis qu’un Président a décidé de « tout nettoyer au karcher », de supprimer un fonctionnaire sur deux, de démanteler la police de proximité, depuis aussi qu’aucun de ces successeurs n’a inversé cette tendance destructrice.

Je ne suis pas dupe. Je sais que peu de ceux qui brûlent, pillent, ainsi entendront directement ce message. Mais chacun doit être le relais de cet appel au calme, dans ses propos du quotidien comme sur les réseaux sociaux. Car ce sont des voisins, des proches, des enfants. Nous devons leur faire collectivement entendre raison et leur donner les moyens de redevenir acteurs de leur vie.

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