Discours en hommage à Samuel Paty victime du terrorisme – Prononcé le 18 octobre 2020
Vendredi 16 octobre, la barbarie a encore frappé notre pays. Samuel Paty, professeur d’Histoire géographie à Conflans-Sainte-Honorine a été lâchement assassiné alors qu’il voulait faire de ses élèves des citoyens autonomes et avertis.
Quel a été son crime ? Enseigner aux jeunes le libre arbitre et la Liberté d’expression.
Quelle a été son arme ? Le sens critique.
Car c’est bien là la hantise des terroristes. S’en prendre aux enseignants, comme il s’en sont pris aux caricaturistes, c’est chercher à détruire cette tradition française qui, de Daumier à Charlie Hebdo, en passant par Molière et Voltaire, veut éveiller les consciences en maniant la dérision, l’ironie, l’humour et oui, parfois, la provocation et ce que d’aucuns appellent « blasphème ».
Samuel Paty a été assassiné et la République perd de nouveau l’un des siens. Permettez-moi, au nom de tous les Guyancourtois, de lui rendre hommage. A sa famille, à ses proches, nous adressons notre plus vif soutien dans cette épreuve.
Les rassemblements comme le nôtre s’organisent partout en France, en ce moment même, pour dire non à la terreur.
Ensemble, montrons-leur. Montrons à ces terroristes que nous n’avons pas peur. Montrons-leur que quand ils attaquent notre Liberté, nous répondons par la Fraternité. Nous sommes plus forts que ces quelques lâches. Ils veulent nous diviser ? Montrons-leur qu’ils font le contraire et nous soudent.
A l’aveuglement de ces barbares s’ajoute l’irresponsabilité criminelle de ceux qui lui ont mis une cible sur le dos sur les réseaux sociaux.
Alors je le dis, notamment aux jeunes : Ne cédons rien à l’obscurantisme et à la haine. Fuyez le prêt-à-penser. Soyez curieux, soyez critiques. A vous, à qui l’on impose de grandir si vite, défendez sans cesse notre liberté d’expression.
Mesdames, messieurs les enseignants et professeurs, vous êtes essentiels à la République. Nous sommes à vos côtés car votre mission, nous devons la partager en tant que parents et élus. Chacun doit être un étendard de l’esprit républicain, dans l’espace public comme dans l’espace privé.
A chacune et chacun, je veux redire aujourd’hui : continuons à vivre notre Liberté, continuons à agir pour l’Egalité et la solidarité, continuons à protéger la laïcité…
Continuons à vivre ensemble dans l’esprit de la République.
Je souhaiterais maintenant que nous observions une minute de silence à la mémoire de Monsieur Samuel Paty.
Discours en hommage à Samuel Paty lors de l’Hommage national – Prononcé le 21 octobre 2020
Chères Guyancourtoises,
Chers Guyancourtois,
Dimanche, comme dans beaucoup de villes en France, nous nous sommes retrouvés ici-même pour un hommage à Samuel Paty, enseignant lâchement assassiné par la barbarie terroriste.
Aujourd’hui, nous nous associons à l’hommage national qui sera rendu à ce professeur ce soir à la Sorbonne.
Aujourd’hui, nos drapeaux sont en berne. C’est en effet le temps du recueillement.
Nous nous associons à tous nos concitoyens pour assurer à la famille de Samuel Paty que nous sommes à ses côtés.
Car en l’attaquant, le terrorisme a tué un homme mais il a aussi frappé notre République entière. C’est elle qui souffre, ce sont nous, ses enfants, qui sommes meurtris.
Mais après le choc brutal que nous avons vécu, nous devons nous relever et montrer que nous sommes plus forts que la haine et la terreur. Nous devons montrer que nous ne céderons rien à l’obscurantisme de quelques-uns.
Comme à chaque fois que notre République est attaquée, nous devons au contraire scander toujours plus fort notre devise.
Elle s’écrit sur le fronton de nos mairies, de nos écoles. A Guyancourt, elle a donné son nom à des rues. Nous avons même souhaité y associer la Laïcité qui doit demeurer une valeur cardinale pour notre société.
Parce que ces valeurs nous rassemblent. Parce qu’elles sont le socle de notre vie collective.
Ce sont ces valeurs qu’ensemble nous rappelons aujourd’hui : Liberté, Egalité, Fraternité.
Je vous invite à respecter tous ensemble une minute de silence à la mémoire de Monsieur Samuel Paty.