Discours prononcé par François Morton le 16 octobre 2023
Mesdames, Messieurs,
Vendredi 13 octobre, l’indicible s’est de nouveau produit. Dominique Bernard, professeur de lettres à Arras a été assassiné et la République perd de nouveau l’un des siens. Permettez-moi, au nom de tous les Guyancourtois, de lui rendre hommage. A sa famille, à ses proches, ses collègues, ses élèves, nous adressons notre plus vif soutien dans cette épreuve. Son meurtrier a fait aussi deux blessés, dont l’un est encore entre la vie et la mort. J’adresse nos pensées les plus sincères à ces victimes et à leurs familles.
Il y a trois ans, jour pour jour, Samuel Paty, enseignant d’histoire géographie à Conflans-Sainte-Honorine était sauvagement assassiné alors qu’il rentrait chez lui.
Le terrorisme islamiste a de multiples visages, de très (trop) nombreux bras, mais le même mode opératoire : attaquer par surprise pour créer le chaos, nous paralyser, nous diviser. Le terrorisme islamiste répand sa haine, ici en France comme en Israël, massacrant et réduisant au silence celles et ceux qui sont, pensent et parlent différemment.
S’en prendre aux enseignants en est le signe le plus évident. Qu’est-ce qu’enseigner sinon expliquer ce qui fait de « nous » un collectif, avec des règles, des contraintes, des droits et des valeurs partagées. ? Les valeurs de la République que sont la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité sont un bagage absolument indispensable. Nos enfants doivent les comprendre pour les faire vivre à leur tour.
Aujourd’hui j’ai une pensée émue pour mes collègues enseignants. Chaque jour, ils accompagnent leurs élèves dans l’apprentissage des savoirs fondamentaux mais aussi dans leur parcours de citoyens. Pour ce faire, les enseignants doivent être formés, accompagnés eux aussi. Ils ne doivent pas être seuls à porter ces valeurs, nos valeurs.
C’est ensemble que nous devons résister à la terreur et au prêt-à-penser extrémiste.
Disons-le, et en particulier aux jeunes : Ne cédons rien à l’obscurantisme et à la haine. Soyez curieux, soyez critiques. A vous, à qui l’on impose de grandir si vite, défendez sans cesse notre liberté d’expression.
Et je le dis-moi, aux enseignants : Ne lâchez rien chers collègues. Vous n’êtes pas seuls.
Je souhaiterais maintenant que nous observions une minute de silence à la mémoire de Monsieur Dominique Bernard, et de toutes les victimes du terrorisme.