Un équilibre délicat
Le 8 avril, le conseil municipal a voté le budget dans un contexte financier très difficile.
Malgré une gestion rigoureuse des finances, la baisse des aides de l’état, du département et de l’agglomération oblige la Ville à faire des choix et à mobiliser tous les leviers pour continuer à maintenir une qualité de service.
Depuis 2010, la Ville a perdu 10,5 millions d’euros de soutien financier. Ce désengagement est à la fois national, départemental et intercommunal. Il pèse très lourdement sur le budget de la commune, qui, en bout de chaîne, doit répondre aux besoins de ses habitants.
Le département supprime son aide aux crèches !
Cette année, le budget est non seulement pénalisé par le cumul des baisses de dotations, mais aussi par la suppression totale de certains financements.
- La dotation globale de fonctionnement passe de 4 millions (en 2015) à 3 millions d’euros.
- Le conseil régional met fin au financement des logements dits « très sociaux » dans les communes qui, comme Guyancourt, ont déjà 30 % de logements PLAI et PLUS (logements sociaux pour les classes moyennes modestes).
- Le conseil départemental supprime sa subvention annuelle de 371 000 € pour les crèches ainsi que l’allocation énergie pour les seniors et/ou les personnes handicapées. Il baisse ses aides pour la prévention spécialisée mais aussi la culture, le sport et la jeunesse.
- La communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines poursuit son désengagement. L’an dernier, elle a réduit de 33 % sa subvention aux équipements culturels et continue à la baisser cette année (Lire page 9 du Guyancourt Magazine 502).
Des dépenses maîtrisées, des projets réalisés
Ces dernières années, face à la pression financière, la Ville s’est employée à limiter au maximum ses dépenses de fonctionnement tout en conservant des taux d’impôts constants. Pour réussir ce tour de force, elle s’est appuyée, entre autres, sur sa politique de développement durable.
« Nous travaillons beaucoup sur l’optimisation de nos mètres carrés et sur les économies d’énergie et sensibilisons les usagers des équipements à ce sujet », explique Bernard Tabarie, adjoint au maire chargé des Travaux, du Cadre de Vie et du Développement Durable.
Pour éviter l’entretien onéreux de locaux sous-utilisés, la Ville vendra prochainement l’ancien groupe scolaire Boris-Vian / Raymond-Queneau transformé en logement. L’opération permettra de surcroît de rapporter des recettes. Les services ont aussi proposé des diminutions
sur les supports de communication (83 655 € d’économisés par an) et sur l’organisation des manifestations (79 073 €). Malgré ces économies qui s’imposent, la municipalité a poursuivi ses engagements en réalisant pour les Guyancourtois le multi-accueil Francisque-Poulbot et le groupe scolaire Jean-Lurçat / Elsa-Triolet.
Le contexte financier s’étant largement dégradé et pour pallier les multiples désengagements, Guyancourt, comme toutes les autres communes, n’a eu que trois recours possibles :
- poursuivre les économies sur les coûts de fonctionnement,
- faire évoluer la fiscalité communale,
- poursuivre la politique économique pour accroître les recettes fiscales provenant des entreprises.
L’heure des choix
Tout en maintenant ses priorités : la solidarité, l’éducation et le développement durable (lire p.14 du Guyancourt Magazine 502), la municipalité a dû faire des choix difficiles. Cette réflexion s’est faite avant tout dans l’intérêt des habitants.
« Nous n’avons pas fait les choix par hasard, nous avons pris le temps. Il s’agit d’une décision collective de l’équipe municipale », ajoute Marie-Christine Letarnec, première adjointe au maire, chargée de l’Éducation, de la Jeunesse et des Finances.
« En ces périodes de contraintes budgétaires, chacun se devait de réinterroger les dispositifs municipaux propres à sa délégation », souligne François Morton, adjoint au maire chargé de la Tranquillité Publique, de la Cohésion Sociale et des Nouvelles Technologies.
Plusieurs secteurs sont concernés par ces efforts supplémentaires. la Ville a optimisé certains de ses marchés publics, comme les espaces verts ou le nettoyage de la voirie en réduisant la fréquence des passages. Réorganisation également de la gestion des plantations.
« En ce qui concerne le fleurissement, précise Bernard Tabarie, nous accentuons notre politique d’installation de plantes pérennes tout en conservant des fleurs dans la ville. Il ne s’agit pas d’amoindrir la qualité de notre environnement mais de trouver un compromis entre la diminution des dépenses et le maintien d’un bon cadre de vie. » l’ensemble de ces mesures fera gagner des dizaines de milliers d’euros par an à la collectivité, qui par ailleurs, continue à maîtriser sa masse salariale en privilégiant le recrutement en interne et réfléchit à internaliser certaines prestations.
« Au service des Sports, nous avons redéfini le rôle des agents d’accueil de manière avoir une prestation plus large avec le même nombre d’agents », détaille Patrick Planque, adjoint au maire chargé des sports et des ressources Humaines. Les équipements culturels participent aussi à l’effort (une exposition en moins par an à la salle d’exposition par exemple).
Pour être en phase avec les besoins réels des habitants, les élus ont réévalué d’autres dispositifs. De fait, les espaces publics numériques ne feront bientôt qu’un.
« Aujourd’hui la plupart des foyers sont équipés d’ordinateurs et il existe des associations dans le domaine », indique François Morton.
La brigade équestre est aussi concernée. Cette année, les chevaux prendront une retraite bien méritée et les cavaliers verts continueront à assurer leur mission de policiers municipaux.
Reste que pour atteindre l’équilibre budgétaire, les élus sont contraints d’aller plus loin et de revoir la fiscalité.
un taux bien en deçà de la moyenne nationale
La Ville a maintenu des taux identiques depuis 2008 et c’est en essayant d’être la plus juste possible qu’aujourd’hui elle les fait évoluer. La taxe d’habitation, payée par tous les ménages, avec 0,7 points de plus, passe à 12,23 % et reste bien en deçà de la moyenne Saint-quentinoise (14,41 % en 2015) et de la moyenne nationale (24,19 %). c’est sur la taxe foncière que la Ville module davantage l’augmentation afin de ne pas pénaliser les familles, puisque les entreprises y contribuent très largement. Celle-ci augmente de 2 points (20,04 %).
Une hausse sans commune mesure avec celle du département qui, elle, pèse davantage sur la facture finale. en parallèle, l’équipe municipale œuvre sans relâche pour le développement économique conforté par l’implantation récente du géant pharmaceutique baxter et l’extension d’entreprises à la pointe de leurs secteurs comme Asmodée ou le crédit agricole. En effet, l’attractivité du territoire permet à la commune de tirer plus de la moitié de ses recettes fiscales des entreprises qui y vivent.