Jusqu’au 4 avril 2024, les couche-tard et lève-tôt pourraient s’interroger certaines nuits sur la présence d’un camion arpentant lentement des routes de Guyancourt. Ils assisteraient à une échographie du sous-sol dans le cadre de la campagne d’exploration en géothermie : Géoscan Île-de-France.
Listes des rues concernées par le passage du camion :
- Route de Troux
- Place des Frères Voisin
- Rue de Dampierre
- Place Claude-Erignac
- Place Varian Fry
- D2127B – Boulevard Jean-Jaurès
- Place des Frères Perret
- D91 – Avenue Léon-Blum
- Rue Louis Blériot
- Rue Jean-Pierre-Timbaud
- Avenue de l’Europe
Une échographie du sous-sol, mais comment ?
Des capteurs en surface (géophones de largeur d’environ 20 cm) sont déployés par des équipes à pied dans les rues concernées, en bordure de voirie et espaces verts, tous les 10 à 20 mètres. Il ne faut pas les déplacer.
Le camion est dit « vibreur » car il génère des ondes sonores à la surface pendant près de 50 secondes. Ces ondes se propagent dans le sol. Une partie des ondes sont réfléchies (écho). Les géophones captent ces ondes et les enregistrent. Cela permet d’imager la structure du sous-sol (les couches géologiques), comme lors d’une échographie.
Les opérations ont lieu majoritairement la nuit (entre 22 h et 6 h) pour limiter le bruit (pas plus de 15 minutes à un endroit) et pour des raisons de prévention et de sécurité routières. Le ressenti des vibrations émises par le camion est comparable au passage d’un camion poubelle. Le passage sur une commune ne dure pas plus de 3 jours.
Une échographie du sous-sol, mais pourquoi ?
Le but de cette campagne est d’acquérir les connaissances du sous-sol nécessaires pour faciliter la mise en place de nouveaux projets de géothermie profonde sur le territoire francilien.
La température augmente en moyenne de 30°C par kilomètre de profondeur : on peut donc trouver sous nos pieds et sans polluer une énergie renouvelable, décarbonée et respectueuse de la qualité de l’air. Cette énergie permet de mettre en place et d’alimenter des réseaux de chaleur pour chauffer des quartiers urbains durablement et à un prix maîtrisé. La géothermie profonde, c’est ce qui valorise cette énergie issue du sous-sol.
Mais les installations de géothermie profonde sont moins répandues dans l’ouest et le sud de la région, notamment parce que le sous-sol est moins connu. Alors, dans le contexte actuel de lutte contre le changement climatique et du prix élevé des énergies dites conventionnelles, l’Agence de la transition écologique (ADEME), la Région Île-de-France et le service géologique national (BRGM) ont décidé de mettre en place cette campagne pour poursuivre la dynamique d’installations géothermiques.
L’Île-de-France accueille la plus grande concentration européenne d’installations de géothermie profonde. En chiffres, cela représente :
- 54 installations
- 400 000 tonnes de CO2 évitées par rapport à des chaufferies à gaz
- Plus de 310 000 équivalents-logements chauffés