Les comédiens de la jeune troupe de La Ferme de Bel Ébat sont montés sur scène le 13 juin 2021 pour la pièce Les gros mots, après un an de travail avec le metteur en scène Pascal Antonini. Retour sur cette expérience avec leurs mots à eux.
« Silence ! Attention, on y va ! ».
Ce dimanche 6 juin, l’atmosphère est studieuse sur la scène de La Ferme de Bel Ébat, plongée dans une semi obscurité. Les projecteurs sont braqués sur la jeune troupe du théâtre, coachée par le metteur en scène Pascal Antonini.
« Notre verlan est notre manière de te dire que tu ne comprendras jamais ce que l’on dit sur toi » clame haut et fort l’une des apprenties comédiennes en appuyant sur chacune des syllabes.
Ce jour-là, comme deux fois par semaine, les adolescents âgés de 11 à 17 ans, répètent la pièce Les gros mots. Basée sur un texte du romancier Hervé Mestron, elle parle de violence dans les quartiers populaires et d’une société autoritaire où les mots deviennent des armes.
Une semaine plus tard, ils montent sur scène pour la jouer devant le public.
« C’est une pièce assez complexe » confie Hippolyte Matha.
Mais qu’importe, il en faut bien plus pour démotiver ces douze jeunes comédiens.
« Notre rôle est de la jouer au mieux pour faire comprendre le message » complète Émilie Woodall.
Au-delà de la complicité évidente de ce jeune groupe, tout laisse à penser qu’ils s’investissent à cent pour cent dans cette aventure.
Une expérience qui fait grandir
« On est tous liés par la même énergie qu’est le théâtre » confie Sarah Courtin–Glaonec et Léane Francius, membres de la troupe depuis plusieurs années.
Toutes deux ont participé à la pièce Peter Pan.
« On a fait trois salles pleines, il y avait le Maire, nos professeurs. C’est le projet d’une année qui se concrétise » indique Léane.
Monter sur scène, c’est le moment qui fait battre leur cœur, « un moment indescriptible » selon Blanche Berthon. Et pour cela ils travaillent sans relâche.
« C’est une belle réussite ! » complète Pascal Antonini.
Il faut dire que les adolescents profitent de conditions optimales,
« On se sent entourés. Il y a le réalisateur, la régie, la lumière et des comédiens adultes » explique Hippolyte.
Un sentiment partagé par beaucoup d’entre eux, qui comme lui, ont démarré le théâtre dans le milieu associatif.
« Ici c’est un cadre plus professionnel, on joue en résidence, on a un vrai metteur en scène et notre spectacle est inscrit dans la programmation avec un vrai public » confirme Blanche.
« Ça me plaît, car d’habitude je fais du théâtre au centre de loisirs et ici il y a de vrais costumes et des accessoires » complète Virgile Veret, le benjamin de la troupe.
D’autres encore soulignent le fait que le théâtre leur permet de prendre confiance en eux ou d’enrichir leur vocabulaire,
« surtout lorsqu’on apprend le texte » appuie Marie Seka.
Si des vocations se dessinent au fil des années grâce à cet atelier théâtral, il n’en reste pas moins une expérience humaine qui fait grandir ces jeunes Guyancourtois à plusieurs niveaux. Il n’y a qu’à voir les sourires sur leurs visages lorsqu’ils en parlent.