Portrait de Jeanne Goubin, jeune prodige du kung fu. À 12 ans, la sportive a déjà neuf titres de championne de France remportés sous les couleurs du club guyancourtois CKW Dragon Noir.
Pendant que ses camarades s’échauffent, Jeanne Goubin se prête au jeu de la séance photo dans la tenue traditionnelle en soie qu’elle porte en compétition. Comme le remarque Stéphane Molard, son entraîneur au CKW Dragon Noir, le costume commence à être un peu petit pour elle. Nathalie Koulmann, la mère de Jeanne, explique que la jeune fille a baigné dans les arts martiaux dès sa plus tendre enfance.
« À deux ans et demi, elle me suivait déjà aux cours de Taï Chi et mimait les mouvements. Elle a commencé le kung fu à cinq ans et était la seule enfant sur scène lors de la Nuit des arts martiaux en 2010 ».
Ces souvenirs, son professeur les partage aussi : « J’ai décelé son potentiel très tôt. Jeanne était déjà en avance et possédait certaines aptitudes de mémorisation et de latéralisation. Elle a intégré le cours enfants de 6 ans et demi à 10 ans et a depuis rejoint le cours des ados ». Il poursuit : « Je remarque quels enfants ont des capacités et je leur propose de rejoindre la section compétition. Je suis assez exigeant alors je leur dis ce que j’attends d’eux dès le départ. Ils sont libres d’accepter. Il faut que cela reste un plaisir ».
Des semaines rythmées par les entraînements
Selon Stéphane Molard, le kung fu est une pratique où l’on va au bout de soi-même et qui demande beaucoup de travail. C’est ainsi que Jeanne Goubin, élève de 6e à Guyancourt voit ses semaines rythmées par les entraînements. Quatre fois par semaine, elle suit des cours ou se prépare pour les compétitions et participe également à des stages lors des vacances scolaires.
« Sans oublier qu’elle fait aussi de l’équitation le week-end », ajoute sa maman. Malgré cet emploi du temps chargé, Jeanne cumule bons résultats scolaires et sportifs.
Elle reconnaît pourtant : « Parfois ça fatigue un peu, mais chaque fois que je fais une compétition, ça me remotive ». Il faut dire que Jeanne a enchaîné les rencontres de taolu moderne (ndlr : technique combinée à mains nues ou avec une arme de type bâton ou sabre) dès l’âge de sept ans. Non seulement Jeanne se classe à chaque fois sur l’une des marches du podium, mais elle détient neuf titres nationaux. Elle a décroché le dernier à Évreux en janvier 2018 pour un duo combiné au bâton avec son amie Éva Chane Waye.
Le club fonde de grands espoirs dans son équipe et dans Jeanne, notamment en vue de la coupe de France qu’il organise pour la première fois au gymnase des Droits de l’Homme.
Je veux qu’ils réalisent en compétition ce qu’ils font à l’entraînement. Certaines épreuves sont chronométrées, ce qui demande de répéter comme pour une chorégraphie », commente Stéphane Molard.
Jeanne explique : « J’essaie de me concentrer et de me rappeler ce qu’il faut faire ». Le pari d’une première place à domicile est pris, il est temps de laisser Jeanne se préparer.
Entretien réalisé par David Houdinet pour le Guyancourt Magazine 527