Guyancourt et les Bâtisseurs d’avenir

BALADE PATRIMOINE

Pendant l’Antiquité, l’architecture était surnommée « la mère des arts ». Par opposition à la simple construction, la pratique de l’architecture se caractérise par un effort constant pour concilier l’utilité, la beauté et la solidité de formes, d’espaces et de structures.

Cette balade vous propose de porter un regard sur l’architecture des constructions, la conception des jardins et des espaces publics, le design et les arts plastiques, qui font l’identité unique de Guyancourt.


Informations pratiques

  • Thème : Patrimoine
  • Quartiers : Centre-ville, Villaroy.
  • Distance : 4,5 km
  • Durée : 45 min
  • Point de départ/d’arrivée : Église Saint-Victor
  • Tout public

Itinéraire


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Les points d’arrêts

L’église

Dédiée à saint Victor, martyr mort à la fin du IIIe siècle, à Marseille, elle se situe au cœur du village, non loin de l’ancienne maison-forte et du probable château qui l’a précédée.

L’édifice est bâti en pierre meulière à l’exception des parties structurantes (piles, arcs, contreforts…) et sculptées qui sont en pierre calcaire. Il se compose d’une nef à cinq travées bordées de deux bas-côtés. A l’est, un chœur à pans coupés bordé au nord par un clocher, vient compléter l’ensemble.

La partie la plus ancienne semble être la base de ce clocher qui peut remonter à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle. Les quatre premières travées de la nef et les bas-côtés sont à placer dans la première moitié du XIIIe siècle. La dernière travée et le chœur furent reconstruits durant la première moitié du XVIe siècle. Ce dernier fut, en effet, consacré en juin 1533. Outre cette schématique chronologie, l’édifice a subi diverses restaurations jusqu’à nos jours. Elles sont connues par les courriers, devis et plans dressés par les architectes conservés dans les fonds des Archives Départementales des Yvelines et des Archives Municipales de Guyancourt.

Au XXe siècle, l’église, inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1951, connaît de nouveaux travaux de réparation suite au bombardement aérien du 26 juin 1943 : notamment la couverture et la réfection des vitraux. Dans les années quatre-vingt-dix, l’aménagement urbain du quartier qui s’organise autour de l’église et de l’ancienne mairie propose un équilibre entre ancien et moderne, c’est à dire entre l’héritage du village et les constructions de la ville nouvelle. Après la tempête du 26 décembre 1999, la toiture est encore une fois réparée et en 2000, la municipalité fait procéder à l’ouverture d’un oculus et à la remise en état des paliers et escaliers en bois du clocher. Une deuxième cloche est ensuite installée et la sonnerie est réglée de façon à retentir comme autrefois.

Les fouilles archéologiques

Fragment d'un sarcophage mérovingien sur lequel figure des écritures
Fragment de tombe mérovingienne

En 1998, à l’occasion de travaux dans le sous-sol de l’église, le Service archéologique départemental des Yvelines découvre les fragments de trois sarcophages mérovingiens en plâtre, ce qui laisse supposer l’implantation d’un édifice cultuel dès cette époque. Au total, une douzaine de sépultures, plus récentes, sont découvertes dans la nef ainsi que des céramiques des XIVe et XVe siècles.

Photographie d'une archéologue mettant à jour des ossements humains
Fouilles archéologique (AMG)

De nouvelles fouilles effectuées autour de l’église en 2011 ont également mis à jour des tombes datant des XIIIe-XIVe siècles pour les plus anciennes, et des XVIIe-XIXe siècle pour les plus récentes, rappelant ainsi qu’un cimetière existait autour de l’église jusqu’en 1857.

 

Le presbytère

Le presbytère est situé en face de l’église et participe au décor urbain de la place. Par la texture des matériaux de façade notamment par la meulière apparente, il répond à la texture de l’église, qui évoque l’architecture des villas de la fin du XIXe siècle.

Les premiers HLM

Square Defay vers 1960 (AMG)

Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement doit répondre à une crise majeure du logement. C’est l’essor des grands ensembles, idéal de modernité et dont la construction en « barres » répétées permet de rationaliser les coûts.

Les immeubles du square Defay sont les premiers logements collectifs construits à Guyancourt. Livrés en 1963, ils proposent 68 logements HLM, ce qui porte le total de la commune à 415 logements en 1970. Ces barres d’immeubles, disposés en rectangle ouvert autour d’un square, sont typiques de l’architecture de la période mais s’en distingue par la toiture à deux pans, plus traditionnelle.

Ernest Defay

Ernest Defay (AMG)

Arrivé à Guyancourt en 1938, Ernest Defay est nommé maire à la Libération. Il sera ensuite réélu régulièrement jusqu’à son décès le 20 octobre 1969. Il fait de Guyancourt une commune dynamique et prête à répondre à ses futurs défis : ouverture d’un dispensaire pré-natal et post-natal une fois par mois, construction d’un stade, d’une salle des fêtes, d’un nouveau groupe scolaire, création d’un lotissement aux Quarante Arpents et d’une bibliothèque, achat d’une colonie de vacances avec deux autres communes, aménagement par l’ONF des étangs dans la vallée de la Bièvre et création d’une base de loisirs… À sa mort survenue brutalement, le conseil municipal décide que les premiers HLM de Guyancourt soient baptisés « Square Ernest Defay » et qu’une plaque commémorative soit apposée au mur du cimetière (délibération du 28 février 1970).

Photographie du bassin du château, sur laquelle on apperçoit les immeubles du Pont du Routoir
Bassin du château (J. Gex)

Le « vieux château » de Guyancourt se situait en plein cœur du quartier du Pont du Routoir. Il faut le distinguer du «château-neuf» lié à l’ancienne ferme fortifiée rue Ambroise-Croizat (point n°4).

À la fin du Moyen Âge, le village s’organise autour d’une église construite à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle à l’emplacement d’un lieu de culte plus ancien encore (VIe ou VIIe siècle) et autour d’une maison forte située à environ 200 mètres au nord.

Plan d'arpentage de la ferme de Châteauneuf et de ses environs
Plan d’arpentage de la ferme de Châteauneuf (Archives nationales)

Sur les cartes et plan d’arpentage du parc de Guyancourt (5 septembre 1691) conservé aux Archives nationales, on devine le tracé d’un enclos semi-circulaire du vieux château (S). Cet espace était contenu dans le parc du « château neuf » (A).

Le « château-neuf » (par opposition au château précédent qui prend le nom de « vieux château ») est la demeure du seigneur de Guyancourt. Il date de la fin du Moyen Âge ou du début de la Renaissance. Il fut largement remanié par la suite mais ses fossés et soubassements sont encore visibles aujourd’hui rue Ambroise-Croizat (Clos de la Ferme de Châteauneuf).

En 1603, un document conservé aux Archives nationales présente ce château comme étant «clos de fossés à eau», avec «pont-levis à l’avant et à l’arrière, tours et flancs pour sa défense», et de nombreuses tourelles recouvertes d’ardoises… Il faut l’imaginer entouré de champs et de prairies, terres qui appartiennent au seigneur.

Entre le XVe et le XVIe siècle, par le jeu successif des mariages, alliances et héritages, les possessions du seigneur de Guyancourt passent de la famille Braque à la famille Piedefer, puis à la famille de Bérulle, en s’agrandissant à chaque fois. Lorsque le roi de France rachète la seigneurie en 1693, le domaine comprend les fermes de Châteauneuf, du Vieux Château, de Bellebas (actuel Bel Ebat) et de la Minière.

Au XVIIIe siècle la plupart des vestiges du château ont disparu. Vers 1890, le pont-levis a été remplacé par un pont en meulière et une distillerie pour betteraves a été construite en 1891. La ferme conserve ses activités agricoles (blé, orge et avoine) et d’élevage (vaches, agneaux, brebis et moutons) jusqu’en 1960.

En 1969, une partie du terrain, à proximité de la ferme, est cédée à l’entreprise Maillet qui fabrique des stands d’exposition. Cette activité cesse en 2002 suite à un incendie. Les bâtiments sont entièrement détruits en 2005 pour y construire des logements destinés à des étudiants, tandis que les bâtiments à l’intérieur de l’enceinte de la ferme sont vendus à des particuliers et transformés en logements.

La réalisation de monuments aux morts à l’issu de la 1ère guerre mondiale est un phénomène exceptionnel. C’est le premier conflit pour lequel 95% des communes françaises érigent un monument en l’honneur des 1 450 000 victimes des combats. Pratiquement toutes les familles françaises sont endeuillées. À Guyancourt, 200 hommes ont été mobilisés sur les 600 habitants.

Photographie représentant le monument aux morts, un homme lit un discours devant la foule réunie pour l'inauguration
Inauguration du Monument aux morts, 1927 (coll. privée Pétré)

En 1919, M. Paul Besnard, propriétaire de la grande ferme de Châteauneuf et d’une propriété en Algérie, adresse au Conseil Municipal un courrier dans lequel il propose «de faire don, à la commune, d’un monument à la mémoire des habitants de Guyancourt, morts pour la Patrie durant la guerre de 1914-1918». Ce monument sera finalement édifié en 1927, sur un terrain donné par Mme Chachoin.

En 1940 les autorités allemandes et françaises ont interdit de procéder à des manifestations commémoratives. Cette interdiction a perduré durant les quatre années d’Occupation. Mais dès la Libération (Guyancourt a été libérée le 24 août 1944) la commémoration de l’armistice a repris.

Un film tourné le 11 novembre 1944 au monument aux morts de Guyancourt en atteste. Il est conservé au Musée de la Ville de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Photographie de nageurs dans le grand bassin de la piscine municipale
Piscine municipale, 1996 (AMG)

En 1969, déçu par les mauvais résultats des nageurs français aux Jeux olympiques de 1968, le secrétariat d’État chargé de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs lance le programme « 1000 piscines». Son objectif est de favoriser l’apprentissage de la natation pour tous. Des piscines-types sont proposées aux communes : les modèles Iris, Plein-Ciel, Caneton, Tournesol… fleurissent. Entre 600 et 700 piscines ont ainsi été construites.

La piscine de Guyancourt, de type Caneton, est construite en 1975. Elle est l’œuvre du cabinet d’architectes d’Alain Charvier, Jean-Paul Aigrot et Franc Charas. Près de 200 piscines de ce type ont été construites en France. Cependant, très rapidement, les piscines rencontrent des problèmes de malfaçon, entraînant des procès en cascade entre les architectes et les communes. À tel point qu’une Association des gestionnaires de piscines Caneton (AGEPIC) est fondée dès 1983, regroupant les collectivités rencontrant des problèmes avec leur équipement. Un très grand nombre d’entre elles ont de ce fait été réhabilitées ou alors totalement transformées : c’est le cas à Guyancourt en 1994.

La piscine a été nommée en hommage à Andrée Viénot, sous-secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports en 1946-1947, et à son mari Pierre Viénot, homme politique et résistant.

Etudes pour la rénovation de la piscine (projets non retenus) :

Carte postale ancienne des maisons de la cité ouvrière
Cité ouvrière, début XXe siècle (coll. privée Brault)

Ces maisons sont les témoins du passé agricole de la ville. Jusqu’au milieu de XIXe siècle, la population de Guyancourt se compose, pour une large part, d’ouvriers agricoles employés chez les grands patrons ruraux, dont certains manifestent des préoccupations humanitaires ou paternalistes.

Carte postale ancienne des maisons de la cité ouvrière
Cité ouvrière, début XXe siècle (coll. privée Guilbot)

Paul Besnard, qui dirige depuis 1890 la ferme de Châteauneuf, émet ainsi l’idée de loger ses employés dans des pavillons prévus à cet effet. Le lotissement est nommé Cité ouvrière Henri-Besnard, du nom de son père. Le projet se matérialise en 1912 et 1913. Ces pavillons jumelés constituent un exemple, rare à l’époque, de cité ouvrière en milieu rural. Chaque bâtiment dispose d’un minimum de confort. L’employé s’y installe avec sa famille, ce qui contribue à la sédentarisation et la stabilisation de la main d’œuvre et aboutit à un meilleur rendement. D’abord locataires, certains deviennent ensuite propriétaires. Ils jouissent d’un jardin situé à l’arrière du pavillon où ils cultivent un potager et élèvent des animaux de basse-cour.

Ce n’est que dans les années 1970 que les habitations s’élèvent autour de la cité ouvrière : la livraison de l’ensemble pavillonnaire du Bois de la Grille a lieu en 1974-1976.

Photographie de la rue des Graviers représentant les maisons de la cité ouvrière
Rue des graviers, 1977 (coll. privée Moret)

La Rigole de Guyancourt (encore à ciel ouvert sur une bonne partie du territoire) évoque le souvenir du savant système hydraulique qui permettait d’alimenter bassins et jets d’eau, splendeurs du château de Versailles.

Un réseau gravitaire unique au monde est bâti sous le règne de Louis XIV. Plus de 200 km de rigoles, d’aqueducs et une dizaine d’étangs collectent les eaux pluviales pour alimenter Versailles. Ces infrastructures drainent les terrains et modifient le paysage de forêts et de garennes humides et marécageuses. La Rigole de Guyancourt constitue l’axe central de ce réseau : longue de 23 km, elle relie les étangs dits supérieurs (dont celui de Trappes, auquel elle sert de décharge) aux étangs dits inférieurs du plateau de Saclay, en passant par Montigny-le-Bretonneux, Voisins-le-Bretonneux, Châteaufort, Toussus-le-Noble, Villiers-le-Bâcle et Saclay.

Le collège Ariane a ouvert ses portes à la rentrée 1998. Il est l’œuvre de Thierry van de Wyngaert.

L’architecte parisien, connu pour ses réalisations architecturales dans le secteur public (la Tour Jussieu et le campus Jourdan, à Paris ; des patios, châteaux d’eau, partout en France) a reçu de multiples récompenses, y compris à l’étranger.

L’architecture, c’est d’abord être utile, utile aux gens, utile à quelque chose […] ; et puis, ça doit être solide : il faut construire, ce n’est pas du dessin, on n’est plus dans l’art, à proprement parler, on est dans la construction, elle doit tenir ; enfin, le troisième élément qui la définisse cette architecture, c’est la beauté : il faut qu’il y ait une émotion, qu’il y ait quelque chose…

Extrait de la revue We-archi n°3, 2018, éditions La Découverte

Le passé du quartier de Villaroy

Le nom « Villa-Roy » indique la création d’un domaine rural à l’époque féodale. Le nom de Villaroy est attesté dès 1247. En 1580, une certaine Marie Chambon, dame de Villaroy est propriétaire des lieux. Au XVIe siècle, Villaroy était un hameau de plusieurs maisons regroupées autour d’une (voire deux ou trois) grosse(s) ferme(s). Elle devient ensuite une commanderie, lieu de vie et de formation de frères et de chevaliers. Au XVIIe siècle, le roi Louis XIV en devient propriétaire.

Le quartier actuel

La création du quartier de Villaroy est l’une des deux dernières grandes opérations d’urbanisme de la Ville Nouvelle (avec la Clé de Saint-Pierre à Élancourt). Les premiers coups de pioches sont donnés en 1990. Le quartier est voulu comme un compromis entre la nécessité de créer des logements et la préservation du caractère naturel de l’entrée de la Ville nouvelle. Il répond également à la volonté de rééquilibrer la commune autour de son « cœur de ville historique » (l’aménagement ayant jusque-là eu lieu à l’ouest du centre-ville de Guyancourt).

Le quartier a été dessiné autour d’un axe visuel qui joint le clocher de Guyancourt à la ferme de Villaroy. Le bassin, qui marque la limite du quartier, a été créé non seulement pour rappeler les anciens étangs présents à Villaroy mais surtout pour retenir les eaux pluviales. Ce bassin présente deux rives contrastées, l’une naturelle et paysagée (plus accentuée encore dans l’avant-projet urbanistique), l’autre aménagée en promenade balnéaire, à l’image du quartier. Les immeubles d’habitation adjacents bénéficient d’un traitement architectural sophistiqué, notamment dans le choix des matériaux (pierre apparentes, caillebotis en bois, …).

 

Découvrez le quartier en vidéo avec le Musée de la Ville :

Le jardin des Gogottes prend place au centre du quartier. Grilles en fer forgé, carrés de pelouse et allées bien nettes : nous ne sommes pas dans le jardin du Luxembourg, mais bel et bien dans celui des Gogottes, conçu par le cabinet Jean-Noël Capart (Bruxelles) avec le paysagiste Jacques Simon

Contrairement aux autres parcs de la Ville Nouvelle qui rompaient avec les schémas classiques de la conception des espaces verts, celui-ci revient à une forme plus traditionnelle. Une manière d’ancrer ce quartier neuf dans une histoire tout en lui offrant une respiration verte.

Photographie du sculpteur Philolaos Tloupas
Philolaos Tloupas

L’endroit idéal pour faire paître quelques Gogottes… Des animaux étranges sortis de l’imaginaire du sculpteur grec Philolaos. Imaginées et réalisées en 1996 d’après une histoire de Babar, les Gogottes sont des œuvres à part entière, mais aussi des guides, qui invitent le promeneur à suivre un parcours de sculptures délimité par un cheminement en acier. Réalisés en gravier et en acier inoxydable, ces animaux étranges, rapidement adoptés par les enfants du quartier, ont été conçus pour durer…

 

La société Renault installe son Technocentre au milieu des années 1990. Ce centre de haute technologie où travaillent environ 7000 personnes, rassemble sur un même site les activités de conception et de recherche du Groupe Renault Automobile.

Il a été bâti sur un terrain de 150ha, en partie sur l’ancien aérodrome Caudron-Renault (1930-1989). Ses architectes, Ph. Chaix et J.P Morel (bâtiment l’Avancée) et D. Valade et J. Pistre (bâtiment la Ruche, cœur du Technocentre) ont pris en compte l’axe dessiné par le bassin et le jardin des Gogottes ; ils le prolongent, marquant une continuité entre le quartier de Villaroy et le Technocentre. Pour l’aménagement du parc (100ha), ses paysagistes ont été M. Desvignes et A. Provost. 5,5 milliards de francs ont été investis pour sa réalisation et 2000 personnes mobilisées pendant 5 ans.

 

Photographie du détail d'une cariatide
Détail d’une cariatide (AMG)

Les cariatides de Manolo Nunez-Yanowsky marquent symboliquement l’entrée du quartier. Cet architecte espagnol signe là une réalisation surprenante : deux immeubles symétriques portés par des cariatides en béton moulé, représentant la Vénus de Milo. L’architecte s’inscrit dans le sillage du mouvement post-moderne selon lequel la ville ne peut se faire sans référence historique, que ce soit par rapport à l’histoire des lieux ou à l’histoire de l’architecture.

Ces statues de femmes appelées cariatides rappellent les temples de l’antiquité dont les colonnes étaient parfois remplacées par des sculptures féminines.

Ici, les statues inspirées par la Vénus de Milo sont purement décoratives et ne soutiennent pas le bâtiment qui repose sur des piliers en béton. Pourquoi avoir choisi la Vénus de Milo ? D’abord parce que l’architecte voulait une image forte, une sculpture qui parlait instinctivement à tous. Ensuite la Vénus de Milo présente cet intérêt que son épaule gauche est dans l’axe de son pied droit (et permet donc de cacher le poteau en béton).

La mairie

Carte postale ancienne de la mairie-école
Mairie-école, début du XXe siècle (AMG)

La première mairie de Guyancourt est encore visible aujourd’hui, sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Le bâtiment date de 1859. Au début des années 1850, le conseil municipal décide de mener un véritable projet urbanistique avant l’heure : construction d’une « maison école dans laquelle sera établie une mairie », acquisition et restauration du presbytère, déplacement du cimetière situé autour de l’église, et création d’une nouvelle voie de circulation ! L’ampleur du projet engendra de nombreuses difficultés financières mais aboutit grâce notamment à l’aide de l’entrepreneur Folain qui se chargea de la réalisation du chantier de la mairie-école et accorda un crédit à la ville afin que toutes les pièces puissent être réalisées. Sous la Troisième République, la façade s’orna des mots « Liberté, Egalité, Fraternité ».

L’hôtel de ville

Photographie de la mairie avec son extension prise depuis le clocher de l'église
Mairie avec extension, photographie prise depuis le clocher de l’église, années 1980 (AMG)

La construction de la Ville Nouvelle à partir des années 1970 entraîne une hausse de la population. Rapidement, les besoins administratifs évoluent et le bric à brac de locaux qui ont poussé au fil du temps tout autour de la petite mairie-école, ne suffisent plus. Dès 1979, une étude est réalisée sur l’extension future de la mairie vers la ferme de Bel Ebat. En 1985, le concours d’architecte est lancé. Le choix du site est symbolique : la centralité et l’identité de la ville sont renforcées face au développement de la Ville Nouvelle et la création du centre de Saint-Quentin-en-Yvelines. Le lieu du pouvoir autrefois religieux et agricole est réaffirmé politiquement sans rupture brutale avec le passé.

L’hôtel de ville devait rompre avec l’ancienne image et le projet d’Edmond Bonnefoy (qui a dirigé la restauration de la Commanderie des Templiers) avec la modernité de ses amples façades de pierre, verre et aluminium, déployées sur le parvis était une réponse à l’urbanisation de Guyancourt. S’inscrivant dans un projet de redéfinition du quartier, l’édifice était pensé pour s’harmoniser avec le patrimoine environnemental.

La vieille mairie du XIXe siècle qui se reflète dans les vitres de l’hôtel de Ville devait faire le lien aussi bien symbolique qu’architectural avec le passé villageois de Guyancourt. L’ancienne mairie-école a continué d’accueillir les services municipaux : la Police municipale d’abord et désormais le Conseil Municipal des Enfants.

Photographie de la pose de la première pierre de l'hôtel de ville en présence du maire Roland Nadaus et du préfet Claude Erignac
Pose de la première pierre en présence du maire Roland Nadaus et du préfet Claude Erignac, 1995 (AMG)

Le 28 juin 1995, le préfet Claude Érignac inaugurait le nouvel hôtel de ville. Le combat pour imposer ce bâtiment au cœur du village fut long et acharné. Comme au XIXe siècle, la construction d’un nouvel édifice généra des enjeux urbanistiques importants.

 

 

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