Avec un plaisir évident, Angelo Jossec tire la « substantifique moelle » du chef-d’œuvre d’Edmond Rostand, présentant un Cyrano à l’humanité plus contrastée mais tout aussi touchante.
Un personnage à l’esprit intraitable, brillant et hâbleur. Un nez proéminent que nul n’a le droit d’évoquer. Une histoire d’amour romanesque et tragique. Cyrano de Bergerac est la pièce la plus représentée du répertoire théâtral français. Pourtant le plaisir est intact à retrouver son héros tantôt bravache tantôt vulnérable et ce jeu du vers et du verbe qui vient délicieusement chatouiller les synapses.
En montant une forme raccourcie où la parole des différents protagonistes est redistribuée, Angelo Jossec joue avec cet « hyper-récit », dans une convention théâtrale poussée au bout de ses possibilités. Cette simplicité du jeu agit comme un révélateur des artifices et trace de nouveaux contours à la personnalité de Cyrano : son intransigeance ne serait-elle pas le faux-nez d’une certaine lâcheté ?
La Ferme de Bel Ebat, Place de Bel Ebat, Guyancourt, France