À l’approche du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, entretien avec Laure Olivié et Christine Rodrigues, toutes deux à la tête de leur propre entreprise.
L’une est experte comptable à son compte, l’autre encourage l’entreprenariat féminin et a créé sa propre société dans ce secteur. Toutes deux sont allées au bout de leurs projets. À l’heure où les inégalités persistent, ces témoignages ont de quoi redonner confiance en l’avenir.
Laure Olivié
Formatrice et fondatrice de « OFC création entreprise »
J’ai travaillé 10 ans dans la formation au sein de la fonction publique territoriale et puis des opportunités se sont présentées. De fil en aiguille, j’ai ouvert un centre de formation au sein de la société de mon mari, pour aider les femmes à créer leur propre entreprise. Je me retrouve dans leur parcours. En tant que femme et ancienne fonctionnaire, j’ai été confrontée à énormément de croyances limitantes.
Au moment de se lancer, les hommes se posent moins de questions que les femmes, pour qui, il y a beaucoup de paramètres qui entrent en ligne de compte, comme le fait par exemple, de savoir si leur projet de création d’entreprise va être compatible avec la vie familiale.
En 2020, j’ai créé « OFC création entreprise » (organisme de formation agréé). J’accompagne de manière individuelle en proposant aussi des ateliers collectifs. J’ai d’ailleurs également des hommes qui s’inscrivent.
En parallèle, j’anime des ateliers pour les associations Femmes des Territoires et CreActives ainsi que pour la Cité des métiers de Saint-Quentin-en-Yvelines à destination des demandeuses d’emploi, afin de promouvoir l’entrepreneuriat féminin. Cet accompagnement permet aux femmes de rebondir, je contribue de façon indirecte à un renouveau !
Christine Rodrigues
Experte-comptable, fondatrice de la société « Ex-ine »
J’ai toujours aimé les challenges et les défis et je me suis toujours investie dans le milieu associatif. En 2020, j’ai été sollicitée pour devenir trésorière des Créactives, c’est une association qui promeut l’entreprenariat féminin. Elle permet de créer du réseau d’affaires et de garder un lien social : c’est important quand on démarre une nouvelle aventure professionnelle !
Pour ma part, j’ai suivi des études d’expertise comptable, j’ai un bac + 8. Nous n’étions que 10 à 15 % de femmes dans les diplômées et vers la fin, les femmes étaient moins nombreuses à poursuivre l’aventure tandis qu’aujourd’hui, la profession se féminise.
Avant, on parlait d’un expert-comptable et de ses collaboratrices. Maintenant ce n’est plus la même dynamique. C’est un secteur en pleine évolution. J’ai travaillé 20 ans dans un cabinet et en 2018 j’ai eu le déclic et j’ai souhaité lancer mon entreprise, Ex-ine.
Mes missions sont liées à la comptabilité, la fiscalité des sociétés et des particuliers, le social et le juridique. Je pense qu’avant de se mettre des freins, il faut vérifier ce que ce l’on nous dit. Si on a une envie particulière de métier, il faut oser et s’accorder toutes les chances. L’important c’est d’y croire et de le vouloir. Rien ne doit freiner l’envie de faire ce qui nous plaît.